Le public a déposé 410 plaintes concernant la conduite des policiers lors des manifestations du « convoi de la liberté » à Ottawa l’année dernière, mais presque toutes ont été rejetées.

Le rapport annuel 2022 de la commission de police d’Ottawa indique que les plaintes du public ont presque doublé par rapport à l’année précédente, avec une augmentation globale de 88 % et une croissance de 94 % des plaintes concernant la conduite de la police.

Le Bureau provincial du directeur indépendant de l’examen de la police a reçu plus d’un millier de plaintes concernant le Service de police d’Ottawa et 571 rapports sur la conduite de ses agents.

Le personnel de police a déclaré dans le rapport que l’augmentation était due aux manifestations illégales contre les exigences de vaccination contre la COVID-19 et d’autres mesures de santé publique en janvier et février 2022, avec près de 38 % de toutes les plaintes liées au « convoi de la liberté ».

Sur les 410 plaintes concernant la conduite des policiers pendant ces manifestations, 390 ont été « rejetées » par le bureau du directeur de l’examen de la police. Plus de la moitié des exclusions étaient dues au fait que les plaignants n’étaient pas directement touchés par l’incident ou l’interaction avec la police, selon le rapport.

Celui-ci indique également que 70 autres plaintes relatives aux manifestations, toujours actives en 2022, ont été regroupées en deux plaintes.

La police d’Ottawa a été vivement critiquée pour sa mauvaise gestion des manifestations, notamment lors de l’enquête publique de l’automne dernier sur l’utilisation par le gouvernement fédéral de la Loi sur les mesures d’urgence pour nettoyer les rues autour de la colline du Parlement.

Des témoins ont déclaré pendant l’enquête qu’il y avait des luttes intestines et une désorganisation au sein de la force.

Peter Sloly a démissionné de son poste de chef de la police pendant les manifestations alors que les critiques publiques se faisaient entendre. Il a ensuite défendu ses décisions en tant que chef, affirmant que les informations dont il disposait à l’époque ne suggéraient pas que les manifestations s’intensifieraient comme elles l’ont fait.

L’occupation a pris fin après que le premier ministre Justin Trudeau a invoqué la Loi sur les mesures d’urgence, accordant à la police et aux gouvernements des pouvoirs extraordinaires pour mettre fin aux manifestations.

L’enquête publique a conclu qu’une série de défaillances policières avaient contribué à la détérioration de la situation et, finalement, le commissaire d’enquête a jugé que l’utilisation des pouvoirs d’urgence était justifiée.

Moins de recours à la force

Le rapport de la commission de police a également révélé qu’il y avait eu 21 % moins d’incidents de recours à la force en 2022 qu’en 2021.

La police a fait usage de la force dans 222 incidents. Parmi ceux-ci, 52 concernaient des arrestations pour troubles mentaux, 20 des appels liés à des armes ou à des armes à feu, 17 des voies de fait contre un officier et 16 des voies de fait avec une arme, selon le rapport.

Les policiers d’Ottawa ont été appelés près de 215 000 fois au total, selon le rapport. Environ 8700 de ces appels ont abouti à une arrestation et plus de 2000 étaient des appréhensions pour des raisons de santé mentale.