Des dizaines de migrants, majoritairement des Haïtiens craignant d'être expulsés des États-Unis, continuaient à passer illégalement la frontière dimanche pour demander l'asile au Canada.

Sous une grande tente, dressée au bout d'un chemin forestier, principal point d'entrée des migrants dans le sud du Québec, des policiers fédéraux procédaient aux premières vérifications de l'identité des migrants dont le flot ne tarit pas.

Plus d'une centaine de personnes ont été contrôlées sous cette tente en début de matinée dimanche tandis qu'une cinquantaine attendaient patiemment leur tour pour se faire enregistrer par les services frontaliers canadiens, a constaté un photographe de l'AFP.

Les migrants, majoritairement des Haïtiens, mais aussi des Yéménites ou des Somaliens, traînant valises et paquets, traversent la frontière à pied à proximité du poste frontière de Lacolle dans le sud du Québec.

Une fois enregistrés, les réfugiés sont acheminés dans un centre de transit avant d'être dirigés sur Montréal, où ils seront hébergés pendant que les autorités se penchent sur leurs demandes d'asile.

Le flot de migrants, qui s'est soudain accéléré ces dernières semaines, a contraint les autorités à transformer le stade olympique de Montréal en centre d'accueil, dont la capacité a été portée à 1025 places en fin de semaine.

Selon les estimations du président du syndicat des douanes et de l'immigration, Jean-Pierre Fortin, de 450 à 700 migrants franchissent la frontière chaque semaine à ce point de passage. La ministre québécoise de l'Immigration Kathleen Weil avait indiqué jeudi que d'une «moyenne de 50 demandes (d'asile) par jour» pour la première moitié de juillet, «le rythme était passé à 150 demandes».

Le premier ministre canadien Justin Trudeau a promis vendredi que le Canada redoublerait d'efforts pour faire face à la forte augmentation de personnes qui traversent illégalement la frontière américaine afin de demander l'asile au Canada.

Mais il a aussi appelé les demandeurs du statut de réfugié à passer par les «procédures habituelles» d'immigration plutôt que de traverser la frontière illégalement.

La vague de réfugiés haïtiens vers le Canada est la conséquence de la perte prévue de leur Statut de protection temporaire (TPS) aux États-Unis. Ce TPS a été accordé à près de 60 000 Haïtiens après le séisme de 2010. Il a été prolongé au printemps de six mois par l'administration Trump, et devrait donc se terminer en fin d'année.