Les plus de 70 millions en compressions imposées aux centres jeunesse du Québec ces dernières années détériorent la qualité des services offerts aux enfants et aux familles en état de crise.

C'est ce que révèlent les résultats d'une vaste consultation menée auprès de 2000 employés du réseau des centres jeunesse, dévoilés dimanche par la CSN. 

«Les intervenants passent de moins en moins de temps avec les enfants, car ils doivent en plus s'occuper des tâches administratives, a dit Sylvie Théoret, présidente du syndicat des travailleuses et travailleurs du centre jeunesse de Montréal. Ils sont devant leur ordinateur, pas avec les familles.» 

Pour 71% des intervenants, les tâches administratives comme la prise de note et les multiples formulaires à remplir «constituent un obstacle majeur à la qualité de leur intervention.» En 2009, 55% des intervenants étaient du même avis. 

Pour le vice-président de la CSN, Jean Lacharité, c'est le résultat d'une volonté de la part du ministère de la Santé de couper dans le personnel administratif du réseau. 

«Le ministre Barrette nous dit qu'il coupe uniquement dans les services administratifs. Eh bien, ce sont les intervenants qui doivent s'occuper des tâches de bureau. Le résultat, c'est qu'il se passe de 15 à 71 jours entre un signalement et une première intervention chez une famille, alors que l'exigence ministérielle est de 8 jours. C'est catastrophique.»