Je suis conscient du fait que certains de nos lecteurs seront bouleversés en apercevant ce reportage, ce matin.

La photo qui illustre cet article est percutante, dérangeante et choquante.

Avant de la publier, notre équipe a débattu des jours durant. Devions-nous la jouer en petit, moyen ou grand format?

Nous savions que cette photo choquerait. Nous savions que nous serions accusés de sensationnalisme. Je sais aussi que des parents nous en voudront d'imposer cette image à leurs enfants.

Aussi, je suis sincèrement désolé si notre choix a pu blesser certains lecteurs.

Car à la fin, nous avons décidé de mettre cette photo telle quelle à la une pour une raison: nous pensons qu'il est de notre devoir de sensibiliser la population québécoise et canadienne ainsi que l'opinion publique mondiale face à une situation révoltante, celle des femmes victimes de violence en Haïti.

Des femmes qui souffrent, sans l'aide d'un système de justice adéquat. Sans aide tout court. Laissées à elles-mêmes.

Nous vivons dans un monde parfois cruel. Et le reportage de nos envoyés spéciaux en Haïti, Michèle Ouimet et David Boily, illustre une situation intolérable qu'un média comme le nôtre se doit de dénoncer.

Aussi dure soit-elle, cette photo donne tout son sens au journalisme auquel nous croyons.

>>> Communiquez avec Éric Trottier par courriel: etrottier@lapresse.ca