Astral Media a dû réduire de 317,5 millions de dollars la valeur comptable des licences de diffusion de ses stations de radio en raison de la chute des revenus publicitaires, mais a assuré hier que le pire de la crise était passé.

«L'année 2009 a été une année très difficile pour l'industrie des médias au Canada, mais je suis vraiment heureux d'annoncer que, malgré ces défis, Astral a continué de croître», s'est félicité le président et chef de la direction de l'entreprise montréalaise, Ian Greenberg, au cours de la téléconférence tenue pour commenter les résultats du quatrième trimestre.

Au cours de la période qui a pris fin le 31 août, Astral a enregistré une perte nette de 273,6 millions (4,87$ par action), comparativement au bénéfice net de 38,9 millions (72 cents par action) dégagé pendant le même trimestre de l'an dernier.

En excluant la dépréciation des licences radiophoniques, une charge hors caisse, le bénéfice net ajusté a atteint 43,9 millions (78 cents par action), en hausse de 7% par rapport aux 40,8 millions (72 cents par action) inscrits il y a un an.

Les analystes tablaient en moyenne sur un bénéfice par action de 68 cents par action.

Les revenus du trimestre se sont chiffrés à 219,4 millions, en baisse de 5% par rapport à l'an dernier, en raison notamment du recul des revenus publicitaires et du fait que la période comportait une semaine de moins cette année qu'en 2008.

Ça va mieux au Québec

Les revenus du secteur de la radio ont plongé de 14% pour s'établir à 76,2 millions, tandis que le bénéfice d'exploitation a chuté de 23% pour atteindre 28,6 millions. Astral a toutefois souligné que les recettes de l'industrie avaient reculé de 18% pendant la même période.

Alors qu'elles accusaient un retard par rapport au reste du Canada il y a un an, les stations de radio d'Astral au Québec se retrouvent désormais au premier rang, a indiqué M. Greenberg.

«En radio, le Québec est un marché plus fort actuellement que n'importe quel autre au Canada et comme nous possédons plusieurs actifs au Québec, cela nous aide à compenser pour toute baisse dans le reste du Canada», a-t-il expliqué.

Dans le secteur de la télévision spécialisée, les recettes publicitaires ont reculé de 12%, mais les revenus tirés des abonnés ont crû de 8%, de sorte que le chiffre d'affaires trimestriel a légèrement augmenté de 4% pour s'élever à 125 millions.

La direction d'Astral croit avoir redressé la situation à MusiquePlus, qui était en mauvaise posture depuis deux ans. L'entreprise a licencié plus du tiers du personnel de la station et modifié en profondeur la programmation. Les cotes d'écoute sont en progression de 40% par rapport à l'an dernier et le diffuseur espère maintenant traduire ces succès en hausse des ventes publicitaires.

Pour l'ensemble de l'exercice, Astral a enregistré une perte nette de 158 millions (2,82$ par action), comparativement au bénéfice net de 177 millions dégagé l'an dernier.

En excluant la charge exceptionnelle, le bénéfice net ajusté s'est élevé à 159,5 millions (2,84$ par action), en hausse de 6%.