La présidente de la Fédération des femmes du Québec, Michèle Asselin, quittera son poste, samedi prochain, après trois mandats de deux ans à la tête de l'organisation féministe.

Ce sont les statuts de la fédération qui sont ainsi faits; elle doit passer le flambeau après six ans.

En entrevue lundi, Mme Asselin s'est dite fière des combats menés et de quelques luttes remportées par les femmes, notamment la création du régime d'assurance parentale, sans compter la Marche des femmes.

«Si on regarde le bilan au niveau des droits des femmes, ce pourquoi je m'étais engagée, il y a eu des avancées, mais ça n'a pas été facile. On fait face à une montée de la droite et économiquement, ça a été difficile. La liste des luttes est plus longue que la liste des gains», lance-t-elle.

Et elle ne regrette en rien la position controversée de sa fédération, qui s'est opposée à ce qu'on interdise le port de signes religieux dans la fonction publique et les services publics.

«Je suis très fière de la position que nous avons prise, qui témoigne de notre engagement contre la discrimination à l'égard des femmes», dit-elle encore aujourd'hui, rappelant elle-même le tollé que cette prise de position avait soulevé.

D'autres groupes et des femmes en vue, même, avaient dénoncé la position de la fédération sur le port du voile par les employées des services publics. «Malgré la controverse, je demeure convaincue que la fédération a pris une bonne décision, qui témoigne de toute cette réflexion sur l'importance de la diversité du Québec et la voir comme une richesse et se remettre en question, comme mouvement, pour être plus inclusives», défend Mme Asselin.

Plusieurs combats devront encore être menés ayant trait à la pauvreté des femmes, comme le salaire minimum, les pensions alimentaires et l'aide sociale, la réforme du régime de retraite et les droits des aînées, énumère-t-elle.

Mme Asselin croit qu'il faudra aussi poursuivre la lutte dans des dossiers comme la violence contre les femmes, la reconnaissance des acquis des femmes immigrantes et le rapport beauté et santé avec le corps des femmes.

Trois candidates cherchent à lui succéder: Alexa Conradi, qui a travaillé au sein de groupes populaires et de centres de femmes; Sylvie Lévesque, qui vient de la Fédération des associations de familles monoparentales et recomposées du Québec; et Anne Pasquier, qui a travaillé dans des maisons d'hébergement pour femme victimes de violence, des centres de femmes et des centres de santé des femmes.

Quant à Mme Asselin, elle demeurera membre de la Fédération des femmes du Québec. «Je ne suis vraiment pas à l'heure de la retraite», dit-elle.

Elle ne sait pas encore ce qu'elle fera comme travail, cependant. «Je vais voir», affirme-t-elle.

Chose certaine, elle veut poursuivre son engagement pour la défense des droits.

La Fédération des femmes du Québec comprend des membres individuels et associatifs (d'autres organisations qui sont elles-mêmes composées uniquement ou majoritairement de femmes).