Le décès de Violet Graves, le 30 juillet 2000, a laissé un stress émotionnel dévastateur au sein de sa famille : haine, peur, frustration, questionnements, méfiance et même la maladie. Hier, avant que la sentence finale de son meurtrier soit déterminée, les fils de la défunte, Clarence et Vernon, ainsi que leur épouse ont partagé leurs états d'âmes à la cour.

Le décès de Violet Graves, le 30 juillet 2000, a laissé un stress émotionnel dévastateur au sein de sa famille : haine, peur, frustration, questionnements, méfiance et même la maladie. Hier, avant que la sentence finale de son meurtrier soit déterminée, les fils de la défunte, Clarence et Vernon, ainsi que leur épouse ont partagé leurs états d'âmes à la cour.

"Pour moi, ce crime est vicieux et incompréhensible. J'ai souffert beaucoup émotionnellement. Depuis le meurtre, j'ai développé un cancer et je crois réellement que le meurtre a contribué à son apparition", a indiqué Marjolaine Graves, dans une déposition lue devant la cour.

Son conjoint, Vernon Graves, a été tout aussi ébranlé par le sordide meurtre de sa mère et la recherche du coupable, qui a duré cinq ans avant l'arrestation de Robert Brunet.

"Mes premières réactions ont été le choc et l'incrédulité. Ensuite j'ai ressenti une colère profonde. Je suis devenu une personne craintive en raison de cet ennemi inconnu. J'ai dû augmenter mes médicaments pour mon asthme et j'ai développé de l'hypertension. Ce fut la période la plus stressante de ma vie. Notre famille y a goûté au chapitre de la santé."

Pour Lorraine Graves, c'est le refoulement de ses émotions en soutien de son mari Clarence qui aura été particulièrement difficile.

"J'ai caché ma peine, j'ai enterré mes émotions. À tous les jours je m'inquiétais de son sort. J'en suis devenue presque paranoïaque. Ma vie a été complètement bouleversée. Pendant longtemps, j'ai senti que c'est nous qui étions punis parce qu'il le savait qu'il était coupable. Cela a fait ressorti le pire en moi. Je le haïssais."

Son mari est le seul qui a adressé la cour de vive voix.

"J'ai réfléchi longtemps quant à l'identité d'un crime si affreux. Je ne peux pas compter le nombre de fois que je me suis arraché les cheveux pour tenter d'obtenir des réponses pour seulement en arriver à des frustrations [...] J'ai souvent prié pour tenter de connaître l'identité du meurtrier et le pourquoi de l'acte. Notre famille a été soulagée à la suite de l'arrestation."

Fin hâtive du procès

Le clan Graves a accueilli à bras ouverts la fin du procès, mardi dernier, M. Brunet avait plaidé coupable au meurtre non prémédité de Violet Graves, 81 ans. "Nous étions contents que nous ne devions pas à vivre une épreuve de huit jours. C'est probablement mieux que la raison du crime n'est pas ressortie en cour. Les procédures auraient perduré pour rien. Cela n'aurait pas servi à grand-chose", a exprimé Vernon Graves.

Les frères Graves ont aussi salué le travail de l'équipe légale et des policiers afin de traduire le coupable en justice. Ils avouent que le long processus a été frustrant par moments, mais ils ont apprécié leur participation active dans l'enquête policière.

Ils ont également mentionné que les excuses du meurtrier ne représentaient qu'une mince consolation. "C'est mieux que rien", a signalé Clarence Graves.

Ce dernier avait pris soin d'apporter une photo de sa mère en cour, question d'honorer sa mémoire. "Ce fut magnifique. Ça m'a donné l'impression qu'elle était présente. J'espère que son âme était présente pour voir nos hommages", a-t-il partagé.

jfdugas@ledroit.com