L'ancien président de Groupaction, et important témoin à la commission Gomery sur le scandale des commandites, Jean Brault, aurait été un informateur pour la Gendarmerie royale du Canada (GRC) dans le cadre d'une enquête sur l'ancien président de la firme PluriDesign, Jacques Corriveau, a indiqué Radio-Canada, vendredi.

Dans son rapport final sur le scandale des commandites, le juge John Gomery avait décrit Jacques Corriveau comme étant «l'acteur principal d'un dispositif bien huilé de pots-de-vin qui lui a permis de s'enrichir personnellement et de donner de l'argent et des avantages au PLC (Parti libéral du Canada)».

Selon le deuxième volet du mandat de perquisition exécuté au domicile de Jacques Corriveau en juillet 2007, dont le réseau Radio-Canada a obtenu copie, Jean Brault aurait tout d'abord conclu une entente avec la GRC.

Au cours de l'automne 2006, alors qu'il était en prison, Jean Brault aurait reçu la visite d'enquêteurs de la GRC à 15 reprises et fait plusieurs déclarations écrites et vidéo.

Il aurait accepté de révéler tout ce qu'il savait à propos de Jacques Corriveau, mais à une condition: être à l'abri d'accusations additionnelles.

Le deuxième volet du mandat de perquisition exécuté chez M. Corriveau indique que les enquêteurs de la GRC ont assuré à Jean Brault «que toute information qu'il fournissait à la police ne serait pas utilisée contre lui dans le cadre de futures enquêtes concernant le Programme des commandites».

L'ancien président de Groupaction a alors accepté de déballer toute la vérité sur Jacques Corriveau.

Jean Brault aurait avoué à la GRC avoir remis à Jacques Corriveau et au PLC près de 2,3 millions $, soit deux fois plus que ce qu'il avait dit au juge Gomery.

En 2006, M. Brault avait plaidé coupable à des accusations criminelles de fraude pour avoir détourné 1,2 million $ de fonds publics fédéraux.