Le père de Jean-Gardy Bienvenu, effondré par la perte de son fils et en colère, dénonce le manque de surveillance de la piscine du Holiday Inn où séjournait l'équipe de soccer de son fils, en fin de semaine passée.

Le père de Jean-Gardy Bienvenu, effondré par la perte de son fils et en colère, dénonce le manque de surveillance de la piscine du Holiday Inn où séjournait l'équipe de soccer de son fils, en fin de semaine passée.

Selon les témoignages recueillis par le père de la victime, Louisgi Bienvenu, le surveillant de la piscine répondait à un appel téléphonique provenant d'un client de l'hôtel au moment du drame.

"C'est inadmissible que la piscine ait été si mal surveillée, dénonce M. Bienvenu. La piscine a trois mètres de profondeur et il n'y a aucune caméra de surveillance près de cet endroit. Un détective de la police de Montréal m'a dit que le sauveteur était en contact avec un client de l'hôtel au moment du drame."

Le service de police de la Ville de Montréal (SPVM) refuse de confirmer cet élément de preuve pour le moment. Le SPVM fera le point avec la presse à la fin de l'enquête.

De son côté, la direction du Holiday Inn de Côte-de-Liesse, dans le secteur de Ville St-Laurent à Montréal, n'a pas retourné les appels du Droit.

Le drame s'est produit quelques heures après un match de soccer disputé par l'équipe de son fils, le Mistral de Gatineau. Jean-Gardy a signifié à son père son intention d'aller se baigner dans la piscine de l'hôtel après la rencontre.

"J'ai voulu aller le surveiller à la piscine, car il ne sait pas nager, raconte le père. Il ne savait pas que j'étais là. Il n'est pas resté longtemps et je l'ai perdu de vue lorsqu'il est parti vers la réception avec trois amis. Il n'avait pas l'air de quelqu'un qui allait se baigner."

" Je suis retourné dans ma chambre pour prendre une douche. Après ma douche, j'y suis retourné et il n'était pas là. Un employé m'a dit qu'il y avait une autre piscine, à l'extérieur."

M. Bienvenu s'est rendu à cette piscine. Un coéquipier de Jean- Gardy a confirmé avoir vu ce dernier dans les parages. Entre 30 à 50 baigneurs se trouvaient sur les lieux, selon le père.

"On le cherchait, car son ami ne le retrouvait pas, poursuit M. Bienvenu. Par la suite, j'ai entendu quelqu'un crié Louisgi, c'est sérieux' et j'ai vu plusieurs personnes qui courraient vers les chambres."

C'est une petite fille qui se baignait qui a vu un corps au fond de l'eau. Elle est immédiatement allée voir son père pour lui dire. Ce dernier, voyant le sérieux de l'histoire, s'est jeté à l'eau pour porter secours à Jean-Gardy. Pendant ce temps, selon plusieurs témoins, le sauveteur était au téléphone.

Il aurait réagi après que le corps ait été sorti de l'eau.

Poursuites

M. Bienvenu n'a pas encore déterminé s'il allait poursuivre l'hôtel. Le père de famille veut attendre d'obtenir les conclusions de l'enquête policière avant de décider s'il va porter ou non cette cause devant les tribunaux.

"Jean-Gardy était un fils formidable, décrit le père ému, retenant ses sanglots. Des fois, il venait me retrouver dans mon bureau et me donnait une accolade. Je ne l'oublierai jamais. C'était un très bon défenseur au soccer et il ne se fâchait jamais. La vie va changer, ici, c'est certain."

Le père, qui a également une fille, a bénéficié du support des autres parents qui accompagnaient leurs jeunes pour le tournoi de soccer.