En 2006, une épidémie de C. difficile a touché 70 personnes et fait 16 morts à l'hôpital Honoré-Mercier de Saint-Hyacinthe. Aujourd'hui, les familles des victimes partent en guerre contre l'établissement. Une demande de recours collectif a été déposée, hier, au palais de justice de Saint-Hyacinthe. Entre 70 et 100 personnes pourraient être visées par ce recours.

C'est à la demande de la requérante Sylvie Dorion que l'avocat Jean-Pierre Ménard a entamé la procédure. Mme Dorion a perdu sa soeur en 2006 des suites du C. difficile.

Si Mme Dorion et d'autres familles ont décidé aujourd'hui de s'attaquer l'hôpital Honoré-Mercier, c'est que plusieurs estiment que les coupables ont été épargnés, explique Me Ménard. «L'hôpital n'a offert aucune excuse et l'ancien directeur général de l'établissement a même été promu à l'Agence de la santé et des services sociaux de Laval», affirme Me Ménard.

Les détails du recours collectif seront présentés aujourd'hui à l'occasion d'une conférence de presse.

«Manquements»

Chose certaine, Me Ménard compte utiliser l'enquête de la coroner Catherine Rudel-Tessier, publiée l'an dernier, pour prouver que l'hôpital Honoré-Mercier a mal agi. Dans son rapport, Mme Rudel-Tessier écrivait que cet établissement avait négligé son entretien ménager et est totalement à blâmer pour la crise du C. difficile. «Il y a eu des manquements à tous les niveaux et le coroner a sérieusement blâmé la direction de l'hôpital», affirme Me Ménard.

Le recours collectif contre l'hôpital Honoré-Mercier pourraient inciter d'autres proches de victimes du C. difficile à entamer une telle procédure. Après tout, entre 600 et 700 personnes sont mortes au Québec après avoir contracté le C. difficile dans des hôpitaux entre 2005 et 2006.

Mais la loi empêche ces familles de se regrouper et d'intenter un seul et unique recours. «Une décision rendue en 2006 oblige à ce qu'il y ait une demande pour chaque hôpital», explique Me Ménard.