Le nouveau ministre responsable des Langues officielles, James Moore, estime que les critiques envers les coupes dans les programmes culturels sont exagérées et que les libéraux font preuve d'hypocrisie en les dénonçant.

Lors d'un entretien téléphonique avec La Presse, ce porte-parole dans le dossier a nié que son gouvernement avait été guidé par des motivations idéologiques au moment de sabrer les quelque 23 millions de dollars en aide destinée au milieu artistique.

Ces coupes, qui touchent au moins sept programmes, ont provoqué une véritable montée aux créneaux, surtout au Québec, où le monde de la culture se voit particulièrement touché. Le maire de Montréal, Gérald Tremblay, la ministre québécoise de la Culture, Christine St-Pierre, et la présidente de la Chambre de commerce de Montréal, Isabelle Hudon, ont joint leur voix à celles des protestataires.

«Il s'agit certainement d'une réaction exagérée, a indiqué James Moore. Notre gouvernement dépense 3,4 milliards de dollars pour la culture et les arts dans ce pays, nous avons annoncé des projets et des programmes d'un bout à l'autre du pays à un niveau sans précédent.»

«Je suis très fier de notre gouvernement et je crois que les intervenants des autres ordres de gouvernement devraient le reconnaître», a-t-il ajouté.

Plusieurs accusent le gouvernement Harper de tenter de plaire à une certaine base d'électeurs conservateurs en coupant ainsi des fonds destinés à l'éducation, la représentation internationale ou à la recherche.

«Le seul impératif idéologique que nous avons est de nous assurer que les taxes canadiennes sont dépensées de manière efficace», a-t-il répondu.

Le jeune député de la région de Vancouver a souligné que c'est précisément ce que le Parti conservateur s'est engagé à faire au cours de la dernière campagne électorale : réviser les dépenses du gouvernement dans différents secteurs et s'assurer qu'elles sont faites «dans le meilleur intérêt des Canadiens».

«La révision qui a été faite de ces programmes est une révision régulière conduite à tous les quatre ans, a-t-il précisé. La révision nous est revenue et [elle indiquait] que ces programmes ne sont pas efficaces et ne donnent pas une valeur suffisante pour les dollars payés par les contribuables.»

«Ce que les libéraux disent, a-t-il renchéri, c'est que s'ils avaient été au pouvoir, ils auraient ignoré les conseils de leurs ministères et ces analyses indépendantes et qu'ils auraient continué à financer des programmes dont il aurait été démontré qu'ils ne fournissent pas la valeur attendue par les payeurs de taxes.»

Il a été impossible hier d'obtenir les rapports d'évaluation en question de Patrimoine Canada. De plus, James Moore n'a pas été en mesure de dire avec exactitude comment les bénéfices liés à chaque programme coupé seront compensés par d'autres modes de financement gouvernemental.

Par ailleurs, M. Moore s'est dit en désaccord avec d'autres critiques voulant que les relations publiques aient été mal gérées depuis le début de cette controverse, il y a plus d'une semaine. Les premières coupes ont été annoncées par un journaliste du National Post et de l'Ottawa Citizen plutôt que par communiqué de presse. Puis, les détails et l'annonce de nouvelles coupes sont parvenues au compte-gouttes aux journalistes. Enfin, il a fallu attendre plusieurs jours avant que la ministre du Patrimoine, Josée Verner, se rende disponible pour expliquer la situation.

«Je ne suis pas d'accord. Je suis disponible. Josée Verner est disponible. Nous sommes très fiers des politiques de notre gouvernement», a-t-il répondu.