Le chef du Parti libéral du Canada, Stéphane Dion, s'est rendu en Alberta, vendredi, dans l'espoir de trouver des appuis pour son plan vert dans une province qui craint tout ce qui ressemble le moindrement au programme énergétique national de Pierre Eliott Trudeau.

La politique introduite par le gouvernement Trudeau au début des années 1980 suscite toujours le ressentiment chez certains Albertains, qui affirment que le programme prenait les revenus du pétrole de l'Alberta pour les envoyer aux provinces du centre du Canada.

Le spectre du programme énergétique national a été soulevé par le premier ministre Stephen Harper, au moment où M. Dion parcourt le pays pour promouvoir un plan vert qui inclut une taxe sur le carbone.

En entrevue à La Presse Canadienne, le chef libéral a défendu son plan vert, affirmant qu'il se conforme à ce qui se passe dans le monde au point de vue économique. Selon lui, le monde s'attend à ce que les pays comme le Canada mettent en place une taxe sur le carbone.

L'arrivée de M. Dion à Calgary coïncide avec le Stampede, qui célèbre pendant dix jours la culture des cowboys. Le chef libéral affirme avoir reçu des appuis dès son arrivée dans la province, ajoutant avoir rencontré une dizaine de personnes, pendant son trajet vers l'hôtel, qui lui auraient dit que son plan vert était ce qu'il fallait pour l'Alberta.

Stéphane Dion a admis que l'Alberta et la Saskatchewan seraient plus affectées par son tournant vert, mais il a ajouté que les deux provinces en récolteraient les bénéfices dans dix ans, parce que la taxe sur le carbone les forcera à diversifier leur économie.

Le plan des libéraux imposerait une taxe sur le carbone d'une valeur de 15,4 milliards $ par année. Une réduction d'impôts aux particuliers et aux entreprises serait consentie en contrepartie, ainsi qu'une augmentation des allégements fiscaux pour les Canadiens à faible revenu.

Le plan fixerait au départ le prix des émissions de gaz à effet de serre à 10 $ la tonne, pour l'élever à 40 $ la tonne quatre ans plus tard.