Des électeurs de la région de Montréal et du sud de l'Ontario seront appelés aux urnes le 8 septembre. Le premier ministre Stephen Harper a annoncé hier que des élections partielles auront lieu dans les circonscriptions de Westmount-Ville-Marie, Saint-Lambert et Guelph.

Ces élections ont lieu un an presque jour pour jour après celle d'Outremont, où le Parti libéral avait subi un cinglant revers aux mains du candidat néo-démocrate Thomas Mulcair.

Cette année, les yeux seront donc tournés vers Stéphane Dion et ses troupes pour voir s'ils sauront conserver une autre forteresse libérale, Westmount-Ville-Marie, regagner Saint-Lambert, perdue aux mains du Bloc québécois en 2004, et transformer leur nouveau «Tournant vert» en votes.

Ces élections partielles pourraient aussi servir de baromètre aux partis de l'opposition pour juger si l'automne est propice au déclenchement d'élections fédérales. Plus tôt cette semaine, le chef libéral a indiqué pour la première fois en plusieurs mois qu'il sentait une certaine ouverture à cet égard dans l'électorat.

«L'écart énorme dans l'orientation et le style des conservateurs de M. Harper et des libéraux présente un choix qui peut marquer non seulement les quatre prochaines années, mais donner une orientation au pays pour les 40 prochaines années, a précisé M. Dion lors d'une entrevue avec La Presse, hier. Il faut trouver un contexte où les Canadiens peuvent de façon optimale se concentrer sur les élections dès leur commencement.»

Les candidats

«Le vrai test sera dans les élections partielles», estime quant à lui Thomas Mulcair, député néo-démocrate d'Outremont.

Libéraux, néo-démocrates et conservateurs se livreront une chaude lutte dans la circonscription de Westmount-Ville-Marie, où chacun présente un candidat «vedette». Le NPD espère répéter l'exploit de septembre 2007 à Outremont, cette fois-ci avec l'animatrice de CBC Anne Lagacé Dowson. Le parti libéral présente l'ancien astronaute Marc Garneau, défait dans Vaudreuil-Soulanges en 2006.

Le Parti conservateur, pour sa part, aimerait bien faire une percée dans ce territoire qu'il n'a pas occupé depuis 1962. Pour y arriver, il mise sur Guy Dufort, un avocat montréalais et progressiste-conservateur de longue date.

Le Bloc québécois, qui n'a historiquement récolté qu'un faible pourcentage du vote dans cette circonscription largement fédéraliste, présente un étudiant en sciences politiques à McGill, Charles Larivée.

De l'autre côté du fleuve, à Saint-Lambert, la travailleuse communautaire Josée Beaudin espère prendre le relais de Maka Kotto, récemment élu comme député du Parti québécois. Le Bloc mise notamment sur l'organisation laissée par son ancien député pour inciter ses électeurs à aller voter, éternel défi des élections partielles. «Au cours des dernières élections, nous avons établi un excellent réseau de contacts», a indiqué l'organisateur en chef du parti, Mario Laframboise.

Le Parti libéral tentera grâce à l'avocate franco-manitobaine Roxane Stanner de regagner cette circonscription perdue en 2004. Le NPD présente quant à lui Richard Marois, actif dans des luttes environnementales locales, alors que les conservateurs misent sur leur candidat aux deux dernières élections, Patrick Clune. Il est le fils de la sénatrice conservatrice Andrée Champagne, autrefois comédienne.

La circonscription de Guelph, dans le sud de l'Ontario, est libérale depuis 1993. Elle a auparavant été progressiste-conservatrice. Les libéraux y présentent l'avocat Frank Valeriote; les conservateurs, la conseillère municipale Gloria Kovach; et le NPD, l'écrivain, militant environnementaliste et animateur de radio Tom King.

Donnant un avant-goût d'un thème de campagne pour son parti, le député conservateur de Jonquière, Jean-Pierre Blackburn, a souligné que la date de ces élections partielles coïncide avec le 18e anniversaire de l'arrivée du Bloc québécois à la Chambre des communes. «Les gens méritent d'avoir un député qui peut agir au sein d'une formation politique, a-t-il dit. Et pour nous, le Bloc québécois, il devait être là de façon temporaire, et maintenant il veut s'accrocher.»