Nouvelle journée, nouveau coup d'éclat des travailleurs de l'industrie hôtelière, frustrés par la lenteur des négociations en vue du renouvellement de leur convention collective. Hier, la mobilisation a atteint un sommet lorsque plus de 800 syndiqués ont occupé pendant plus d'une heure le hall du Reine Elizabeth, à Montréal. Un avant-goût de ce qui pourrait se passer la semaine prochaine à Québec.

C'est la première fois depuis le début des perturbations dans le secteur de l'hôtellerie, le mois dernier, que les syndiqués se réunissent en si grand nombre. Le président de la Fédération du commerce de la CSN, Jean Lortie, a qualifié la manifestation de «véritable tour de force». «En huit minutes, nous avons réussi à faire entrer des centaines de personnes dans l'hôtel, sous le nez des policiers de l'escouade antiémeute, qui n'ont même pas eu le temps de réagir», a-t-il raconté hier. Tout s'est déroulé «dans l'ordre et la discipline», a-t-il dit. De fait, personne n'a été arrêté.

Les syndiqués voulaient envoyer ce message, pas très loin de la menace, à leurs patrons: «Nous sommes organisés, structurés, et pouvons occuper n'importe quel hôtel à n'importe quel moment. Alors aux tables de négociations: Bougez!» a lancé M. Lortie.

Les syndiqués de 14 établissements de la région de Montréal ont participé à la manifestation d'hier, qui pourrait se reproduire dans les prochains jours à Québec. Jeudi, 1200 travailleurs seront appelés à se prononcer sur un mandat de grève de 72 heures qui, à l'instar de ceux adoptés dans les hôtels montréalais et estriens, sera exercé «à tout moment jugé opportun».

Certains des hôtels les plus grands et les plus réputés de la Vieille Capitale, dont le Loews Le Concorde et le Hilton, pourraient voir leurs services compromis à tout moment dès le 1er août, au lendemain de l'échéance de la convention collective de leurs employés.

Au total, 5600 travailleurs de 41hôtels du Québec doivent signer un nouveau contrat de travail au cours des prochaines semaines. Les syndiqués d'un seul établissement, le Hilton Longueuil, ont entrepris hier une grève à durée illimitée, en réponse au lock-out décrété par leur employeur quelques heures plus tôt.