Au nom des Bromontois et Bromontoises qui attendent avec impatience la décision favorable de la ministre à leur demande de changement de MRC, j'aimerais réagir à certains propos publiés dans La Voix de l'Est cette semaine.

Ma famille et moi avons choisi Bromont au début des années 1970. Cette ville fondée par la famille Désourdy en 1964 se démarquait déjà à cette époque. Combien de petites villes ou villages au Québec avaient mis en place les infrastructures pour accueillir un aéroport, un parc industriel de haute technologie, un centre de ski et de villégiature et des évènements d'envergure internationale dont les olympiques équestres? Et combien de petites villes ou villages ont demandé à leurs citoyens d'en assumer les coûts à même leurs taxes sachant qu'un jour ces investissements porteraient fruit? Et combien de petites villes ou villages fournissent aux municipalités environnantes des emplois de choix sans que celles-ci n'aient eu à investir? Il faut dire que Bromont est heureuse et fière de partager ces opportunités d'emploi avec les villes environnantes et, particulièrement, la Ville de Granby. Ainsi, dans le contexte des décisions qui se prennent dans les MRC, il est naturel pour Bromont de vouloir agir dans une structure politique qui lui permette de continuer à être une ville motrice pour la grande région.

Je suis un industriel et un administrateur de profession. Depuis mon arrivée à Bromont, j'ai côtoyé les élus sous le leadership entre autres des maires Germain Désourdy, Pierre Bellefleur et plus récemment Pauline Quinlan. À tour de rôle, ces élus poursuivent la vision de développement économique énoncée à la création de la Ville et accordent des ressources pour la mise en oeuvre de ce plan d'action. En 1968, Bromont a créé avec Cowansville la première société de développement économique. Par la suite, d'autres partenariats régionaux ont vu le jour avec Lac-Brome et Waterloo. Ce n'est qu'en 1992 que Bromont et Granby deviennent partenaires en créant la SODER (Société de développement économique régional) et j'ai été nommé par la Ville de Bromont pour siéger au conseil d'administration de cet organisme. À cette époque, Bromont et Granby payaient chacune plus de 250 000 $ par année pour un commissariat industriel commun. Granby aurait-elle accepté de payer ces frais en proportion de sa population, comme le suggère la lettre publiée dans La Voix de l'Est? En 1998, la SODER a cédé le pas aux CLD créés par le gouvernement du Québec qui sont gérés par les MRC.

Pour la Ville de Bromont il était nécessaire d'avoir à nouveau son propre organisme de développement. En 2001, la Ville a mis en place la Société de Développement économique de Bromont (SODEB) dont j'ai été le premier président. Toujours en continuant à payer sa part des coûts au CLD, Bromont investit également dans son organisme local. Ce n'est donc pas un désir de domination qui anime les élus mais une volonté de réaliser la vision de développement de Bromont présentée lors de sa fondation.

Je conclus en rappelant que le référendum tenu par la Ville de Bromont le 8 juin dernier s'est déroulé selon les lois régissant les élections et les référendums. La Ville avait mis à la disposition des représentants des camps du Oui et du Non les mêmes conditions et les mêmes ressources. Comme vous l'avez constaté, il n'y a pas eu d'organisation structurée en faveur du Non.

Comparer la campagne référendaire aux pratiques dans les pays totalitaires est à mon avis une grave insulte faite aux électeurs bromontois qui ont clairement indiqué à notre ministre madame Normandeau: "Oui, nous voulons ce changement".

Marcel Bundock

citoyen de Bromont depuis plus de 30 ans