Le chef libéral Stéphane Dion a vanté le plan environnemental de son parti devant un groupe de jeunes intéressés par la protection de l'environnement, à Edmonton, dimanche.

Arrivé directement de Calgary, où il avait fait escale pour le Stampede, M. Dion, encore vêtu de jeans et d'une chemise quadrillée, s'est adressé à un auditoire d'une centaine de participants réunis pour une conférence de la Coalition canadienne des jeunes pour le climat, à l'Université de l'Alberta. Le Canada pourrait faire «des mégatonnes» d'argent en vendant des technologies écologiques, a-t-il affirmé.

Plusieurs participants à la conférence ont laissé entendre que son Tournant vert ne va pas assez loin, mais M. Dion a souligné que l'économie aussi est importante. S'adressant aux journalistes immédiatement après l'événement, il a déclaré qu'on ne peut se préoccuper uniquement d'écologie. Le défi est de développer l'économie, «mais de façon durable», a-t-il dit.

Pendant son allocution, il a soutenu que les taxes sur le carbone serviront à promouvoir des technologies «vertes» en obligeant les entreprises à trouver des modes de fonctionnement plus efficaces.

L'organisateur de la conférence, Paul Baker, estime qu'une taxe sur le carbone est un bon début, mais qu'elle ne suffira pas. Il faut davantage investir dans les technologies vertes au Canada, surtout dans une province aussi riche que l'Alberta, avec son excédent, a-t-il dit.

Jessie Schwarz, une militante de Greenpeace contre les sables bitumineux, a fait remarquer que M. Dion n'a pas précisé ce que les libéraux feraient des sables bitumineux albertains. Mme Schwarz a dit qu'elle espérait des règlements pour encadrer leur développement, ou que le Parti libéral se tienne aux côtés de ceux qui se battent pour empêcher que d'autres projets d'exploitation des sables bitumineux soient autorisés dans l'avenir.

Des observateurs politiques ont prédit que M. Dion aurait du mal à faire passer son plan de taxe sur le carbone en Alberta, où plusieurs le perçoivent de la même manière que le Programme énergétique national du début des années 1980.

Implanté par les libéraux de Pierre Trudeau, cette initiative est encore aujourd'hui décriée par plusieurs Albertains, qui pensent qu'elle a siphonné les revenus

pétroliers de leur province pour les envoyer aux provinces du centre du pays.