Décidément, la Ville de Québec a la cote par les temps qui courent. Alors que les touristes américains désertent Montréal pour participer à la grande fête de son 400e anniversaire, voilà qu'une nouvelle étude semble indiquer que Québec est beaucoup plus propre que la métropole.

Les Montréalais sont deux fois plus nombreux que les gens de Québec à déplorer la présence de graffitis, vandalisme et déchets dans leur quartier. C'est ce que révèle une étude sur les incivilités dans les métropoles publiée hier par Statistique Canada.

À Montréal, 17% des citoyens estiment que les ordures à la traîne, les bâtiments abandonnés, les graffitis ou la détérioration des biens publics représentent un problème dans leur quartier. À Québec, 8% de la population dénoncent ces nuisances.

«Sans enlever ses grandes qualités à Québec, on ne peut pas comparer un village à une grande ville comme Montréal», s'exclame Marcel Tremblay, responsable des services aux citoyens de la Ville de Montréal. Selon lui, la propreté de Québec durant les festivités du 400e est due à un «budget astronomique» octroyé pour l'événement.

L'étude démontre que le nombre de plaintes concernant les incivilités a tendance à augmenter lorsqu'on se rapproche des secteurs à densité de population élevée. La moitié des Montréalais situés à moins de cinq kilomètres du centre-ville sont témoins de certaines incivilités. Lorsqu'on s'éloigne à plus de 15 kilomètres du centre, 18 % des citoyens constatent des problèmes.

Jacques Perron, porte-parole de la Ville de Québec, reconnaît que la concentration urbaine de Montréal rend le maintien de la propreté plus difficile qu'à Québec. Il incite les Montréalais à se responsabiliser. «Il n'y a pas une administration municipale qui va prendre le dessus sur les négligences des citoyens», explique-t-il.

À Québec, pour vaincre les problèmes d'insalubrité des secteurs touristiques, une escouade de jeunes en réinsertion sociale est chargée d'effacer les graffitis et de maintenir la propreté. Les poutres de l'autoroute Dufferin ont été offertes aux artistes. Depuis, les graffitis sont remplacés par des murales.

Par ailleurs, de Halifax à Vancouver, les habitants de 12 grandes villes ont tous considéré la vente et la consommation de drogue comme étant le problème le plus grave dans leur quartier. Cette statistique étonne le professeur Jean-Sébastien Fallu, de l'école de psychoéducation de l'Université de Montréal. «Ça me surprend puisque ces crimes ne s'attaquent ni aux personnes, ni aux biens publics», dit-il.