Notre journaliste est propriétaire depuis un an d'un Westfalia bleu acier baptisé Willie. À bord de son petit motorisé de 1989, elle nous fait visiter quelques campings du Québec...

Il arrive qu'on campe pour s'éloigner de la ville, mais parfois, on souhaite plutôt s'en rapprocher. Au camping de La Joie, situé à la limite nord de la ville de Québec, la tente ou la roulotte (ou le Westfalia) devient un formidable pied-à-terre pour visiter la capitale nationale.

En effet, 14 km seulement séparent les terrains de camping du Château Frontenac. Maurice Lajoie le sait mieux que quiconque. C'est lui qui, le matin, conduit la navette qui relie le camping au Vieux-Québec. La clientèle européenne et asiatique apprécie beaucoup ce service (payant). Tout comme ceux qui possèdent de gros motorisés: il faudrait être fou pour essayer de se faufiler dans les rues du Vieux-Québec avec un motorisé long comme un autobus!

Ainsi, quatre fois par jour, la navette de M. Lajoie dépose les campeurs au Château, tout près de la terrasse Dufferin, du quartier Petit Champlain et du funiculaire.

C'est cette proximité avec la ville qui a séduit Maurice Lajoie quand, en 1972, il s'est mis en quête d'un camping pour sa famille. «On était près de la ville et il n'y avait pas de mouches, un élément important pour ma femme!» Pendant des années, la famille a passé ses étés au camping, sur le terrain 41 précisément.

En 1986, quand le camping menace de fermer, l'homme se retrouve face à un dilemme: «Partir ou bien acheter.» Il a choisi la seconde option et dirige depuis le camping, rebaptisé La Joie, aujourd'hui avec sa fille Karine.

De la ville au bois

Pour arriver au camping de La Joie, il faut traverser des quartiers résidentiels qui laissent craindre une nuitée au rythme des filtreurs de piscine et un réveil au son des tondeuses. Or, c'est tout le contraire. Le camping est situé dans une forêt tout en pente; chacun des 162 terrains est abondamment boisé, avec d'immenses feuillus pour faire de l'ombre. Par un trou de la canopée, on aperçoit la silhouette de Québec: l'hôtel Delta, l'édifice Marie-Guyart, l'hôtel Le Concorde et son bistro tournant...

«Le cachet de notre camping tient au fait qu'il est très boisé, et le terrain en pente crée encore plus d'intimité. On se croirait davantage dans un parc national que dans un camping privé», explique Karine Lajoie, du camping de La Joie.

Au contraire de plusieurs campings privés, le camping de La Joie n'offre pas une panoplie d'activités pour les familles ou les campeurs saisonniers. L'offre se limite à l'essentiel: un restaurant, une piscine creusée, deux aires de jeux extérieures et une grande salle communautaire, avec téléviseur géant et bibliothèque remplie de livres, de cahiers à colorier et de jeux de société.

René Roux et Mylène Lacourse aiment cette tranquillité. Le couple originaire de Victoriaville vient passer une dizaine de journées de vacances au camping de La Joie, et ce, depuis huit ans. «Au début, on était en tente, sur le terrain 306, mais maintenant, on vient avec notre fifth wheel [caravane à sellette], toujours sur le terrain 77, lance Mylène Lacourse. Il y a du soleil, on n'est pas trop loin de la piscine et on n'a pas besoin de monter toute la côte!»

Son conjoint ajoute: «Ce n'est pas un camping qui bouge beaucoup et ça fait notre affaire. Quand on veut bouger, on va en ville pour visiter ou magasiner.»

Photo Alain Roberge, La Presse

Le camping est situé sur un terrain en pente, ce qui ajoute à l'intimité (et permet de se muscler les mollets!).

Verdict

Pour qui: les familles, les couples, les propriétaires de chien

On aime: les terrains boisés, la proximité de Québec

On aime moins: le terrain en pente peut en rebuter certains

Informations

Camping de La Joie. 640, rue George-Muir, Québec. www.campingdelajoie.com

Prix: À partir de 34 $ la nuitée

Nombre de terrains: 162 terrains, dont 53 % pour les campeurs de passage

Le plus beau terrain, selon Karine Lajoie: le 96. «C'est un terrain trois services très intime, bordé par beaucoup d'arbres. Il est toujours très recherché.»

Date de fermeture: 15 octobre

Photo Alain Roberge, La Presse

La silhouette de la ville de Québec apparaît au travers des arbres.