C’est une des journées les plus froides de l’hiver. Le ciel est bleu, le soleil brille, mais un petit vent frisquet soulève la fine neige tombée au cours de la nuit. Un renard traverse le chemin sans trop se presser. Au détour, la paroi apparaît enfin, en partie couverte de glace.

En haut, Gabriel Frappier s’apprête à installer les cordes.

C’est une belle journée pour une initiation à l’escalade de glace. Loin, dans les Laurentides ou dans Lanaudière ? Non : à Montréal, au parc Jean-Drapeau, à quelques minutes de marche du métro. La Fédération québécoise de la montagne et de l’escalade (FQME) et l’école d’escalade Laliberté Nord-Sud collaborent pour englacer une petite paroi grâce à un système d’arrosage.

En ce matin de semaine, le petit groupe de participants est essentiellement composé de Français vivant temporairement au Québec en vertu du Programme vacances travail (PVT) et de touristes britanniques.

« Je suis arrivée il y a trois semaines, indique Rebecca Pierre, jeune Française. Je veux essayer toutes les activités d’hiver. L’escalade de glace, ça sort de l’ordinaire. »

Romain Bras, qui vit au Québec depuis un an, s’intéresse à tout ce qui est « nature ». « L’escalade de glace fait rêver et ici, c’est le paradis ! », lance-t-il.

Gabriel Frappier, de Laliberté Nord-Sud, commence par équiper ses participants : harnais, bottes, crampons et, surtout, un bon casque. Un éclat de glace est si vite arrivé.

  • Le groupe s’équipe avant de se lancer sur la paroi de glace.

    PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

    Le groupe s’équipe avant de se lancer sur la paroi de glace.

  • Il est primordial d’enfiler un casque pour grimper de la glace.

    PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

    Il est primordial d’enfiler un casque pour grimper de la glace.

  • Rebecca Pierre s’équipe de crampons pour affronter la paroi.

    PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

    Rebecca Pierre s’équipe de crampons pour affronter la paroi.

  • Alexis Pinos répète les manœuvres d’assurage.

    PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

    Alexis Pinos répète les manœuvres d’assurage.

  • Gabriel Frappier montre la bonne position pour gravir la paroi.

    PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

    Gabriel Frappier montre la bonne position pour gravir la paroi.

1/5
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Le guide donne quelques instructions pour bien frapper la glace avec les crampons (on remonte un peu les orteils, mais pas trop) et les piolets (tout est dans le petit coup de poignet à la fin). Il illustre également la séquence de mouvements pour progresser : on plante les piolets au-dessus de soi, on plie les jambes pour planter les crampons, on se redresse en arquant le corps en utilisant la banane comme image mentale. Et on recommence.

Le plus important, c’est la technique d’assurage de son partenaire : il ne faut surtout pas échapper celui-ci. La paroi du parc Jean-Drapeau n’est pas haute, mais quand même.

« Elle ne fait que huit mètres, précise Gabriel Frappier. C’est parfait pour ceux qui ont le vertige. En fait, j’ai des amis qui ont combattu le vertige avec l’escalade. Ils montent deux-trois mètres, ils apprennent à faire confiance au matériel, et ils continuent. »

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Les participants apprennent rapidement les techniques d’escalade.

Après avoir bien répété les techniques au sol, les participants commencent à grimper. Au début, ce n’est pas toujours facile. La main qui tient le piolet n’est pas aussi ferme qu’on le voudrait, le coup de crampon n’est pas aussi efficace, on hésite à se redresser. Gabriel multiplie les conseils et les participants s’améliorent peu à peu.

« C’est plus difficile que je pensais, note Aster Shear, touriste britannique. Mais c’est beaucoup de plaisir. »

Après une heure, les participants s’enhardissent et s’engagent dans des voies plus difficiles.

« C’est une belle expérience, s’exclame Thibaut Pierrat. Je ne pensais pas que ça accrochait aussi bien. On est très stable. Mais ça tire quand même sur les bras. »

Malgré le froid, les participants grimpent jusqu’à la toute fin de la séance de trois heures.

Deux urubus à tête rouge survolent le site. Si ces oiseaux de la famille des vautours espéraient se repaître de grimpeurs tombés au combat, c’est raté. Tout le monde est heureux et en santé.

Pour une initiation, c’est parfait. Je me suis toujours sentie en sécurité.

Rebecca Pierre

Gabriel commence à ramasser l’équipement. Il note que la clientèle est très variée, surtout les fins de semaine. On trouve des Européens de passage, mais aussi des Québécois de souche, des familles, des amis.

« Je trouve ça génial de pouvoir travailler en escalade de glace à Montréal », lance-t-il.

Consultez le site de Laliberté Nord-Sud