(Saint-Anicet) À la fin de l’été, des milliers de dahlias multicolores volent la vedette dans les champs d’Au beau pré, à Saint-Anicet en Montérégie. Ils attirent chaque week-end des centaines de cueilleurs venus se couper de beaux bouquets… et se prendre en photo au milieu des fleurs. Et si une nouvelle tradition était en train de naître ?

« On a connu un succès monstre ! » À l’été 2020, les cueilleurs ont envahi les champs de fleurs d’Au beau pré. Sur les réseaux sociaux, les photos bucoliques prises au crépuscule dans un déluge de dahlias se sont multipliées, offrant à la ferme florale une publicité inespérée.

« On n’était pas prêts pour ça ! », dit Sarah Beaupré, propriétaire de la ferme florale qui cultive une cinquantaine d’annuelles et près de 300 variétés de dahlias sur quelques acres de la terre familiale.

Le manège s’est répété l’an dernier. « Mais cette fois, on était organisés, poursuit Sarah. On pouvait recevoir jusqu’à 500 personnes par jour. On a aussi fait venir des camions de cuisine de rue pour les nourrir. »

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

La propriétaire Sarah Beaupré

Les gens nous ont adoptés, on est devenus une activité dans leur fin d’été.

Sarah Beaupré, propriétaire d’Au beau pré

Les vendredis, samedis et dimanches jusqu’à la fin de septembre, les visiteurs pourront de nouveau plonger dans les fleurs, en plus de prendre une bouchée et un verre. Le menu varie chaque semaine, mais il y aura notamment des pizzas au four à bois, de même que des poutines et des sandwichs au sanglier du Domaine Herdman, avec les bières de la brasserie Barabas ou les gins de la Distillerie 3 Lacs. Le cuisinier Jim le Cook sera aussi là pendant certains week-ends et va préparer un souper en plein air le 10 septembre.

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Les dahlias fleurissent en abondance quand le temps commence à se rafraîchir.

Les foules seront-elles de retour ? « Ça va être un test maintenant que les gens ont repris leur vie habituelle, mais c’est correct si c’est un peu plus tranquille », estime Sarah Beaupré.

Quoi qu’il en soit, les fleurs sont déjà là. Du côté des annuelles, avec les centaurées, digitales, zinnias, craspédies (aux allures de pompons) et autres célosies (avec leurs épis flamboyants). Comme du côté des dahlias, aux fleurs multiformes, parfois toutes simples, parfois grosses comme un ballon de soccer, avec souvent un nombre impressionnant de pétales d’à peu près toutes les couleurs.

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À l’été 2020, les cueilleurs ont envahi les champs de fleurs d’Au beau pré.

Le fonctionnement de l’autocueillette est simple : tous les adultes paient 5 $ pour le droit d’entrée, et on paie ensuite pour chaque tige coupée. Les premières tiges coûtent 1,75 $ chacune, peu importe la fleur, et le prix baisse jusqu’à 1 $ pièce pour 30 tiges et plus. Quelques bouquets préparés sont aussi en vente. Tout le monde prend son temps (et ses photos), et peut pique-niquer sur place.

Des projets en éclosion

« L’autocueillette, c’est une activité qu’on aime, alors on aimerait aménager des coins à l’ombre, créer des ambiances, ajoute Sarah. On veut mettre un pré fleuri, pour couper la vue sur le maïs. J’aimerais faire des visites guidées pour expliquer la culture écologique… »

Et planter des noisetiers, et construire de nouvelles serres pour étirer la saison, et tester d’autres variétés. À 32 ans, Sarah a des projets plein la tête. Et le ventre : elle doit accoucher en novembre d’une deuxième fille.

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Le fonctionnement de l’autocueillette est simple : tous les adultes paient 5 $ pour le droit d’entrée, et on paie ensuite pour chaque tige coupée.

C’est un grand défi de ne pas trop lancer de choses en même temps l’hiver quand on est reposés, parce qu’en août, on est fatigués…

Sarah Beaupré, propriétaire d’Au beau pré

Même si elle a grandi à Saint-Anicet, entre le lac Saint-François où s’entassent les chalets et de grandes terres fertiles surtout plantées de maïs ou de soya, Sarah ne se voyait pas vivre de la ferme familiale. « Moi, les concombres ou les courges, ça ne me passionnait pas », lâche celle qui avait plutôt choisi de faire carrière en communications.

Mais quand ses parents agriculteurs ont commencé à s’intéresser aux dahlias, son intérêt s’est mis à germer. Elle a décidé de se consacrer à temps plein aux fleurs en janvier 2020, après une année de tests avec des annuelles en compagnie de Caroline Boyce, de Floralia, qui cultive un lopin ici. « Je me suis lancée même si je n’y connaissais pas grand-chose », se souvient-elle.

Ses parents l’ont épaulée. « Je suis un aidant naturel », lance d’ailleurs à la blague son père Roger, qui passe en coup de vent.

En tout cas, à voir l’enthousiasme que suscite l’autocueillette (mais aussi les abonnements de bouquets, les fleurs séchées et la vente de tubercules de dahlias à planter chez soi), on se dit que Sarah a fait un bon choix.

  • Balade entre les mufliers et les cosmos, dans le champ des annuelles

    PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

    Balade entre les mufliers et les cosmos, dans le champ des annuelles

  • À chacun de choisir ses fleurs parmi les 50 variétés d’annuelles
et les 300 variétés de dahlias.

    PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

    À chacun de choisir ses fleurs parmi les 50 variétés d’annuelles
et les 300 variétés de dahlias.

  • Deux bouquets colorés

    PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

    Deux bouquets colorés

  • Les vendredis, samedis et dimanches jusqu’à la fin de septembre,
les visiteurs pourront plonger dans les fleurs, en plus de prendre
une bouchée et un verre.

    PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

    Les vendredis, samedis et dimanches jusqu’à la fin de septembre,
les visiteurs pourront plonger dans les fleurs, en plus de prendre
une bouchée et un verre.

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Et en admirant la profusion de dahlias dans le champ d’Au beau pré, on se dit aussi que la cueillette de fleurs est une excellente façon de profiter des derniers beaux jours de l’été.

Consultez le site d’Au beau pré

Où cueillir des fleurs ?

PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DE LA BELLE DE COTEAU-DU-LAC

Tournesols à La Belle de Coteau-du-Lac

On trouve des fermes florales un peu partout dans le sud du Québec et beaucoup proposent des activités d’autocueillette à la fin de l’été. Voici quatre suggestions.

La Belle de Coteau-du-Lac, Coteau-du-Lac, Montérégie

Les tournesols font courir les foules à La Belle de Coteau-du-Lac les week-ends, jusqu’à la fête du Travail. On y trouve une soixantaine de variétés, dont certaines à fleurs rouges, orange ou blanc crème, qui créent de beaux décors pour les photos. L’autocueillette est permise sur une parcelle. Compter 18,50 $ par adulte et 12 $ par enfant pour accéder au site, et entre 6 $ et 25 $ pour un bouquet de tournesols. On trouve aussi sur place un labyrinthe de maïs, une cuisine mobile et des tables de pique-nique.

Consultez le site de La Belle de Coteau-du-Lac

Ferme florale écologique Ail Lys, Saint-Édouard-de-Napierville, Montérégie

PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DE LA FERME AIL LYS

Une scabieuse des jardins à la ferme Ail Lys

Ouverte du mercredi au dimanche jusqu’à la fin de septembre, la ferme Ail Lys propose aux cueilleurs de remplir un pichet ou un seau de fleurs, pour 30 $ ou 80 $. L’accès au site, où les visiteurs peuvent pique-niquer en profitant du décor, coûte 5 $. La ferme organise aussi des cours de yoga ou des ateliers de méditation dans les fleurs les vendredis (et certains samedis), jusqu’au 16 septembre. L’endroit a adopté une politique zéro déchet. Les cueilleurs sont donc invités à prévoir un contenant pour rapporter leurs fleurs.

Consultez le site de la ferme Ail Lys

Ferme Florae, Shawinigan, Mauricie

PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DE LA FERME FLORAE

Bouquet de fleurs cueillies à la ferme Florae

La ferme Florae accueille les visiteurs dans ses champs de zinnias, glaïeuls, échinacées, cosmos, tournesols et fleurs à faire sécher, entre autres. Le droit d’entrée est fixé à 8 $ par adulte et 5 $ par enfant, et le prix des bouquets varie en fonction des fleurs choisies. Des chaises et des tables de pique-nique se trouvent sur le site. Les visiteurs peuvent aussi apporter une couverture pour manger au champ. Il faut appeler au 819 913-9244 pour réserver sa place.

Consultez le site de la ferme Florae

Ferme florale Libella, Bury, Estrie

PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DE LA FERME FLORALE LIBELLA

Une sélection de tournesols de la ferme florale Libella

La ferme florale Libella ouvre ses champs aux cueilleurs du jeudi au dimanche. Chacun choisit un contenant à remplir de tiges, à 10 $, 20 $ ou 60 $. En plus des fleurs cultivées (dont des tournesols, cosmos et mufliers), les visiteurs ont accès à des fleurs sauvages le long de 2 km de sentier. La ferme sera ouverte jusqu’aux premières gelées, et peut-être même au-delà, parce que les tournesols, par exemple, résistent assez bien au froid. La page Facebook de la ferme sera mise à jour.

Consultez la page Facebook de la ferme florale Libella