Après deux étés avec des campings qui débordent et des activités complètes deux mois à l’avance par endroits, la situation revient peu à peu à la normale pour les touristes qui voyagent au Québec. Au point où les retardataires — ou ceux qui n’ont jamais reçu leur passeport — peuvent encore sauver leurs vacances !

Le Québec en tête

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

De nombreux campings offrent des places de choix — et de magnifiques paysages — aux visiteurs.

Partir en vacances au Québec sur un coup de tête a souvent été synonyme de cauchemar depuis le début de la pandémie. Mais avec la réouverture des frontières cette année, c’est en train de redevenir possible.

« La spontanéité n’est pas le même facteur de risque qu’il y a un an », lance Paul Lavoie, directeur général de Tourisme Côte-Nord, une région qui a connu un été exceptionnel en 2021, avec une affluence « sans précédent ».

« On retrouve cette année une certaine normalité, poursuit-il. Quelqu’un qui a une certaine flexibilité sur les endroits où il veut aller va avoir de la place sur la Côte-Nord, il n’y a pas d’enjeu de ce côté-là. »

Si Tadoussac reste très occupé, les villages de Sacré-Cœur, Les Bergeronnes ou Les Escoumins, à quelques kilomètres de là, le sont beaucoup moins, cite en exemple M. Lavoie, qui invite néanmoins ceux qui ont des hébergements en particulier en tête à faire une réservation dès qu’ils le peuvent, afin d’éviter les déceptions.

Du côté des activités, les voyageurs bénéficient aussi de plus de souplesse. Au restaurant Chez Mathilde, une table bien connue de Tadoussac, on peut faire une réservation « à quelques jours d’avis », confirme le chef Jean-Sébastien Sicard. Et pour les croisières aux baleines, les places restent faciles à trouver sur les sites d’AML ou d’Essipit, entre autres.

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Il y a encore moyen d’organiser des vacances en Gaspésie d’ici à la fête du Travail, croit Joëlle Ross, directrice générale de Tourisme Gaspésie.

En Gaspésie, où les débordements ont fait couler beaucoup d’encre depuis 2020, les semaines qui suivent les vacances de la construction, sur le point de prendre fin, sont traditionnellement fort occupées. Or, là aussi, il y a encore moyen d’organiser des vacances d’ici à la fête du Travail, constate Joëlle Ross, directrice générale de Tourisme Gaspésie.

« Il n’est pas trop tard, dit-elle. Il faut juste vérifier avant de partir, puis chercher son hôtel à 15 minutes de Gaspé plutôt qu’au centre-ville, par exemple. »

Avec la pénurie de main-d’œuvre, si on veut être content de son séjour, il faut quand même le planifier, même les repas, mais ça vaut la peine d’essayer.

Joëlle Ross, directrice générale de Tourisme Gaspésie

Un conseil que relaie Michèle Moffet, directrice générale adjointe à Tourisme Charlevoix. « Il y a encore possibilité d’avoir un super séjour dans Charlevoix, dit-elle. Avec notre réseau d’accueil, on va aider ceux qui se présentent sans réservations, mais mieux vaut sécuriser son hébergement avant de partir. »

Se battre contre « une fausse croyance »

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

Une plage du parc nature de Pointe-aux-Outardes, près de Baie-Comeau, sur la Côte-Nord

« On se bat avec une fausse croyance que c’est plein partout, lance Simon Tessier, président-directeur général de Camping Québec. Évidemment, dans les campings les plus prisés, on pourrait avoir certaines difficultés, mais on a maintenant plus de 1100 campings, alors oui, il y en a, des sites. »

À Mer et monde, aux Bergeronnes, le camping est complet pour la saison. Mais une recherche rapide sur le site d’un autre terrain en bord de fleuve, le Camping et ranch du fjord à Baie-Sainte-Catherine, dans Charlevoix, laisse voir des disponibilités, surtout en semaine, mais pas seulement.

Dans le Bas-Saint-Laurent, les campeurs trouveront peut-être leur bonheur au Camping de la batture SEBKA à Saint-André-de-Kamouraska. « Oui, il y a du monde, mais quand on arrive la semaine, il reste de la place en camping et pour les activités (kayak, escalade, etc.), dit Tony Charest, directeur général de la SEBKA. Arriver le vendredi soir à 20 h, je ne dis pas, mais le dernière minute, c’est redevenu possible. »

La pluie, assez fréquente cet été, freine sans doute l’ardeur de certains vacanciers. Pas à Tremblant, assure toutefois Cristina Romero, directrice générale de l’Association de villégiature Tremblant, grâce aux multiples activités intérieures dans le village touristique, dont le centre aquatique intérieur Brind’O qui a rouvert cette année.

N’empêche, là aussi, c’est moins plein que l’an dernier. « Il reste encore de belles occasions pour l’hébergement, des rabais même, ajoute Mme Romero, mais avec un peu moins de choix pour le dernière minute. »

D’ici la fête du Travail, Tremblant accueillera un demi-marathon, un Ironman et la Fête de la musique.

Pas les Îles, mais les villes

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

Montréal connaît un bien meilleur été touristique cette année, mais il reste encore de la place dans les hôtels de la métropole.

Si les visiteurs sont un peu moins nombreux cet été dans des régions du Québec, ce n’est pas le cas aux Îles-de-la-Madeleine, confirme Frédéric Myrand, de l’office de tourisme régional. « On ne recommande pas vraiment les séjours à la dernière minute en août », prévient-il.

Québec et Montréal connaissent quant à eux une meilleure saison qu’en 2021, avec des hôtels presque complets pendant les principaux festivals, le Grand Prix ou la visite du pape. Or, les séjours spontanés restent possibles dans les deux villes, avec à peu près la moitié des chambres toujours libres pour le mois qui commence.

« On a eu un bon début d’été, mais il n’y a aucun problème pour trouver une chambre à Québec », lance Alupa Clarke, directeur général de l’Association hôtelière de la région de Québec.

« Avec une belle offre d’hébergement, de restauration et plein d’évènements, prendre des vacances à la dernière minute à Montréal, c’est la chose à faire ! », s’enthousiasme même Manuela Goya, de Tourisme Montréal.

SEPAQ : cinq destinations moins occupées

PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE

Kayak sur le lac Loïs, dans le parc national d’Aiguebelle, en Abitibi

Il reste encore des disponibilités parmi la vaste offre de la SEPAQ, surtout si on est en mesure de s’éloigner des grands centres. « Les réservations vont bien, malgré un léger recul par rapport à 2021, fait savoir Florence Rouleau, porte-parole de la société d’État. On remarque que les gens réservent leur séjour en nature moins à l’avance… » D’ici à la fête du Travail, en plus d’emplacements de camping, les amateurs de plein air trouveront donc même quelques chalets, camps rustiques et prêts-à-camper dans certaines destinations. En voici cinq.

Parc national du Mont-Mégantic

PHOTO PAUL DUSSAULT, FOURNIE PAR LA SEPAQ

Randonnée dans le parc national du Mont-Mégantic

Avis aux intéressés : il y a toujours moyen de trouver un hébergement au parc national du Mont-Mégantic. Situé dans le parc, l’ASTROLab organise des activités d’observation des étoiles, précédées d’un spectacle sur le télescope James Webb, dont les images ont récemment fasciné le monde entier. Le parc compte 20 km de sentiers, qui mènent notamment au sommet des monts Mégantic et Saint-Joseph. Les visiteurs peuvent aussi y louer des vélos.

Réserve faunique de Rimouski

PHOTO STEVE DESCHÊNES, FOURNIE PAR LA SEPAQ

Embarcations sur un lac de la réserve faunique de Rimouski

Les amateurs de pêche pourraient encore trouver de la place à la réserve faunique de Rimouski, tout près de la frontière du Nouveau-Brunswick. La réserve propose la location d’embarcations, dont des pontons — une nouveauté — sur le lac Rimouski. Le sentier L’explorateur Bernard Voyer mène à un sommet de 532 m avec une belle vue sur le territoire. La randonnée se boucle en à peu près deux heures.

Réserve faunique de Port-Daniel

PHOTO JEAN-PIERRE HUARD, FOURNIE PAR LA SEPAQ

Un chalet dans la réserve faunique de Port-Daniel

Du côté de la Gaspésie, la réserve faunique de Port-Daniel n’affiche pas complet non plus. On y trouve 25 lacs à truites et une rivière à saumons. Le sentier Plaisance, qui fait 5 km, traverse d’ailleurs une fosse à saumon, tandis que celui de La montée, de 4 km, mène à un belvédère. L’observation de la faune, très diversifiée, et la cueillette de fruits sauvages font aussi partie des activités populaires dans cette réserve.

Réserve faunique de Port-Cartier–Sept-Îles

PHOTO JEAN-PIERRE HUARD, FOURNIE PAR LA SEPAQ

Camping sur le bord du lac Walker, dans la réserve faunique de Port-Cartier–Sept-Îles

La réserve faunique de Port-Cartier–Sept-Îles, avec ses paysages grandioses, rappelle la SEPAQ, est également en mesure d’accueillir davantage de vacanciers. Les pêcheurs dans ce territoire de la Côte-Nord profitent d’une limite de prises élevée, notamment sur l’immense lac Walker et ses spectaculaires falaises. La réserve compte aussi deux grandes rivières à saumons et quelques sentiers de randonnée.

Parc national d’Aiguebelle

PHOTO YAN KACZYNSKI, FOURNIE PAR LA SEPAQ

Belvédère dans le parc national d’Aiguebelle

Un bon nombre d’hébergements sont toujours libres au parc national d’Aiguebelle, en Abitibi, qui compte plus de 30 km de sentiers pour la courte et longue randonnée. Sur l’un d’eux, baptisé La traverse, une passerelle suspendue surplombe le lac La Haie et ses escarpements rocheux. Le parc propose de nombreuses activités, dont une balade en canot au crépuscule sur le lac Matissard, pour admirer la faune.

Consultez la page des offres de dernière minute de la SEPAQ