Dans l’industrie du ski, une statistique bien connue indique qu’après une première sortie en planche à neige ou en ski, 80 % des débutants ne retournent jamais de leur vie à la montagne, révèle Stéphanie Grenier, directrice du marketing à Ski Saint-Bruno. Pour renverser ces données, la station offre des parcours en bas de montagne où chacun peut s’initier au sport seul et à son rythme. La Presse a tenté l’expérience.

Cela devait bien faire une quinzaine d’années que nous n’avions pas mis le pied (ou la botte) au Mont-Saint-Bruno. Fin du secondaire, quelques amies nous avaient traînée avec enthousiasme jusqu’en haut de la montagne pour nous apprendre ce sport qu’elles affectionnaient tant. Force a été de constater que nous n’avions pas le même talent qu’elles. Entre les descentes en ligne droite à grande vitesse et les chutes qui suivaient chaque tentative de freinage, nous avions acquis peu d’habiletés et accumulé les ecchymoses.

Lorsqu’on nous a proposé d’aller tester le nouveau parcours autodidacte SnoGo de Ski Saint-Bruno, nous avons vu là l’occasion de repartir sur de meilleures bases.

Avant de partir pour la montagne, nous avons regardé attentivement les capsules vidéo explicatives offertes dans la section SnoGo du site web de Ski Saint-Bruno. La première présente l’équipement approprié et explique comment mettre les bottes et la planche à neige. Les suivantes montrent en détail les mouvements à pratiquer. « On essaie de préparer les gens avant leur visite », explique Stéphanie Grenier, qui estime que cela atténue les craintes de certains.

Le matin de notre reportage, nous étions d’ailleurs très nerveuse. Qu’est-ce qui nous avait pris de dire oui ?

À go, on répète les mouvements !

Une fois dans le SnoGo, les premiers exercices sont en apparence assez simples. Avec un seul pied attaché, on doit lever la planche. On la fait ensuite tourner autour de soi. Finalement, on pratique le pas glissé, qui consiste à appliquer une pression sur la jambe avant pour se propulser avec la planche.

Nous tentons ces trois exercices expliqués dans les vidéos, mais aussi sur des affiches en bordure de montagne. Nous réalisons rapidement que nous sommes plus à l’aise d’un côté que de l’autre.

De précieux conseils

Présente pour le besoin des photos, la directrice de l’école sur neige, Penny Paris, nous prodigue quelques conseils. Par exemple, elle nous explique que tourner les orteils vers l’intérieur nous aide à faire lever la planche.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Penny Paris, directrice de l’école sur neige

Elle en profite aussi pour nous montrer comment tomber, mais surtout, comment nous relever. Sans cette précieuse information, nous aurions trouvé très longue notre matinée passée seule. Pour l’instant, aucune capsule n’explique ces deux éléments, mais ça ne saurait tarder, nous rassure la directrice du marketing, Stéphanie Grenier. « C’est encore en évolution », précise-t-elle.

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Pas toujours simple de se relever lorsqu’on tombe.

Prochaine étape ? Nous attachons nos deux pieds sur la planche et tentons la ligne droite dans la petite demi-lune du SnoGo. Cet exercice mènera à notre première chute quelques minutes plus tard, mais qu’importe, nous savons maintenant comment tomber sans nous blesser.

Nous remontons la petite pente en pratiquant le pas escalier, un pied attaché, l’autre libre. Suivent alors le dérapage sur les talons… puis celui sur les orteils.

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Nous remontons la pente avec la technique du pas escalier.

Nous l’avouons, nous avons triché : Penny Paris est restée avec nous pour nous familiariser avec ce mouvement qui nous faisait peur. Jamais dans notre vie nous n’avions réussi à freiner sur les orteils. La présence de la directrice de l’école sur neige nous a grandement rassurée… et permis d’éviter de tomber.

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Penny Paris nous a empêchée de tomber à quelques reprises.

En période de plus grand achalandage, comme les fins de semaine, des ambassadeurs bénévoles sont présents dans le SnoGo et le SkiGo. Vêtus de manteaux verts décorés d’un point d’interrogation, ils donnent des conseils aux gens qui en ont besoin. L’une de ces gentilles ambassadrices prénommée Borassy nous a d’ailleurs donné quelques trucs et nous a encouragée à essayer une seconde piste en bas de montagne, avec un dénivelé légèrement plus important.

En contrepartie, certaines personnes trouveront plus agréable d’essayer ce sport un jour de semaine, alors qu’il y a moins de skieurs sur les pistes. « Avec le contrôle des billets, malgré un très fort achalandage cette année, on n’a pas eu de problèmes de pistes trop pleines », nous assure toutefois Stéphanie Grenier.

À qui s’adressent les parcours SkiGo et SnoGo ? « À vraiment tout le monde », répond la directrice du marketing, qui conseille cependant aux enfants de moins de 8 ans de suivre un cours standard.

« L’objectif du parcours, c’est de faire aimer le ski ou la planche », résume Stéphanie Grenier.

SkiGo et SnoGo seront par ailleurs bonifiés l’année prochaine pour se poursuivre en haut de montagne.

Un cours, ça vaut la peine ?

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Nous pratiquons le dérapage sur les talons avec Penny Paris.

Après notre matinée dans le parcours SnoGo, nous avons suivi un cours d’une heure avec Penny Paris, directrice de l’école sur neige. Avec elle, nous avons vu les demi-virages en J, le pivot et avons commencé nos premiers virages. Aurions-nous atteint seule cette étape en une journée ? Sûrement pas. Personnellement, la présence de la monitrice nous a donné la dose de confiance nécessaire pour exécuter des mouvements plus difficiles. Nous avons aussi aimé pouvoir poser nos questions au fur et à mesure. À nos yeux, l’autoapprentissage est très bien pour s’initier au sport, mais après quelques heures (ou quelques sorties), passer un moment avec un moniteur nous semble préférable puisqu’il pourra corriger certains gestes et nous guider dans les prochaines étapes.

À savoir

Le passeport vaccinal est exigé dans toutes les stations de ski. Les chalets sont ouverts pour se réchauffer, aller aux toilettes ou acheter de la nourriture. Il est cependant interdit de manger à l’intérieur.

Consultez le site de Ski Saint-Bruno