Entre Québec et le Saguenay, au cœur de la forêt boréale de la réserve faunique des Laurentides, se trouve l’une des destinations les plus prisées des fondeurs québécois. Avec ses conditions d’enneigement exceptionnelles, ses 70 km de pistes tracées et son confortable chalet d’accueil fraîchement inauguré, le Camp Mercier a, pour les amoureux de glisse hivernale, des airs de paradis.

(Réserve faunique des Laurentides ) Pour bien des gens, la réserve faunique des Laurentides est un lieu hostile. On ne se sentira bien que lorsqu’on aura achevé sa traversée, sans orignal heurté et sans tempête affrontée. Pourtant, au kilomètre 94, à environ 45 minutes de Québec, se trouve ce qui devrait être pour tout fondeur un arrêt obligé. Et pour ceux qui ne prévoyaient pas passer par là, un détour nécessaire. Avec la forêt Montmorency située juste à côté, le Camp Mercier, exploité par la Société des établissements de plein air du Québec (SEPAQ), est l’un des premiers centres de ski de fond québécois à ouvrir ses pistes, généralement au début du mois de décembre. La saison s’étire souvent jusqu’au début du mois d’avril.

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Au cœur de l’hiver, les températures sont souvent froides dans la réserve faunique des Laurentides. Il faut s’habiller chaudement.

Situé à 783 m d’altitude, le site reçoit en moyenne 600 cm de neige, soit le double de ce qui tombe en moyenne sur la ville de Québec. Une neige sèche qui craque sous le ski. Pour Alexandre Simard, gérant du Camp Mercier, cet or blanc est précieux pour l’avenir.

Avec les changements climatiques, il y aura de moins en moins de neige en bas. L’avenir des sports d’hiver, c’est entre autres au Camp Mercier que ça se passe.

Alexandre Simard, gérant du Camp Mercier

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Alexandre Simard, gérant du Camp Mercier

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Une nouvelle machine a été acquise récemment pour le surfaçage des sentiers.

C’est un argument qui a pesé, dit-il, lorsque le temps est venu d’aller chercher les 10,4 millions nécessaires à la construction d’un nouveau bâtiment d’accueil. Depuis longtemps, c’était un ancien camp forestier de la Baie-James qui servait de chalet dans lequel les visiteurs pouvaient manger, se réchauffer et se changer. Un bâtiment « à bout d’âge », tel que le qualifie Alexandre Simard.

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Les refuges chauffés sont nombreux le long du parcours. Sur cette photo : le refuge de la Sitelle.

Dorénavant, c’est un tout nouveau pavillon, moderne et baignant dans la lumière naturelle, qui accueille les sportifs. Pensé par Anne Carrier architecture, le bâtiment, principalement en bois, a été orienté en fonction de l’ensoleillement et des vents dominants et est chauffé grâce à un système de biomasse. On y trouve le comptoir d’accueil et la boutique, une aire de restauration avec un service de cafétéria avec permis d’alcool, des douches individuelles, un espace de location d’équipement et surtout, une vaste salle de fartage qui donne sur l’aire de départ, et où il est possible de farter ses skis à chaud.

  • Le nouveau pavillon d’accueil du Camp Mercier a été inauguré l’automne dernier.

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    Le nouveau pavillon d’accueil du Camp Mercier a été inauguré l’automne dernier.

  • Une vaste salle consacrée à la location d’équipement et au fartage est mise à la disposition des usagers.

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    Une vaste salle consacrée à la location d’équipement et au fartage est mise à la disposition des usagers.

  • En vacances familiales au Camp Mercier, Alexandre Taillon prépare ses skis en vue d’une sortie glaciale.

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    En vacances familiales au Camp Mercier, Alexandre Taillon prépare ses skis en vue d’une sortie glaciale.

  • L’aire de restauration pourra accueillir les visiteurs dès que les mesures sanitaires le permettront.

    PHOTO ALMA KISMIC, FOURNIE PAR LA SEPAQ

    L’aire de restauration pourra accueillir les visiteurs dès que les mesures sanitaires le permettront.

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Avec son foyer et ses bières de microbrasserie (La Souche, établie à Québec), le Camp Mercier mise plus que jamais sur l’expérience de l’après-ski. Mais à cause du variant Omicron, l’établissement a été forcé de fermer son aire de restauration le 31 décembre dernier. « Nous la rouvrirons dès que les mesures sanitaires le permettront », assure Alexandre Simard.

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William Robichaud, employé de la SEPAC, au Camp Mercier, s’élance au pas de patin.

Qu’importe. La véritable expérience, c’est dehors qu’elle se déploie. Sur la 1, la 2, la 3, la 11, la 13 ou la 41. Le site compte 50 km de pistes de ski de fond classique et 20 km pour le pas de patin. On y trouve aussi 33 km de sentier de raquettes. « Entre 80 et 90 % des gens viennent ici pour le ski de fond », estime Alexandre Simard.

Il y a quelque chose d’étonnant dans le fait de se trouver dépaysé au milieu de la forêt boréale. C’est néanmoins l’impression que laissent les pistes étroites et vallonneuses du Camp Mercier avec leur effet couloir et leurs murs opaques de conifères recouverts de neige.

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Les skieurs aguerris apprécieront les défis que pose la piste 13 qui mène au relais Le Pic.

Si le site est assez bien connu des skieurs aguerris qui prendront plaisir à grimper (mais surtout à descendre) le sommet du Pic, il convient tout aussi bien aux fondeurs débutants. La boucle qui ceinture le lac à Noël permet amplement de s’en mettre plein les yeux sans le stress d’avoir à réussir ses descentes.

Les 14 chalets situés en bordure du lac peuvent d’ailleurs être rejoints par cette piste qui passe en contrebas. Tout équipés (il n’y a que sa literie à apporter), ces chalets sont offerts en location, mais sont aussi très prisés. Il ne reste plus une seule nuitée libre d’ici la fin du mois de mars.

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La piste 13 offre une vue imprenable sur les montagnes environnantes.

Il est néanmoins possible de skier au Camp Mercier le temps d’une journée. La fin de semaine, mieux vaut réserver son billet en ligne. Le nombre de billets est limité par la capacité d’accueil du stationnement, lequel a été agrandi cette année en raison de la forte demande.

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Les chalets Pécan et Lac-à-Noël, situés en bordure de l’étendue d’eau du même nom et de la piste de ski de fond, sont offerts en location.

Ce ne fut toutefois pas un problème lors de notre passage ; le mercure sous la barre des -30 °C en ayant retenu plus d’un. « Faire les premières traces à 11 h, c’est rare », a fait remarquer un skieur qui s’apprêtait à s’élancer. Surtout pendant cette pandémie où l’attrait pour le ski de fond explose, tout comme l’achalandage sur les pistes. Ce jour-là dans les sentiers, on aura savouré notre solitude, seulement trompée par les mésangeais qui ont fait des abords des refuges leurs quartiers.

Consultez la page du Camp Mercier