Qui n'a jamais rêvé de partir faire le tour du monde avec uniquement un billet d'avion «aller» en poche? Laurence Bolduc-Hénen et Joas A. Trépanier, un couple de Québécois dans la vingtaine, ne se sont pas contentés d'en rêver. Partis du Québec il y a huit mois, ils font la démonstration qu'il n'est pas nécessaire de rouler sur l'or pour rouler sa bosse! Nous les avons joints au téléphone en Australie, où ils se trouvent actuellement.

Pourquoi tout quitter pour aller faire le tour du monde?

Laurence:  On avait ce projet fou depuis un moment déjà. Tous les deux, on avait voyagé pas mal, mais jamais pendant un an. Donc, on avait toujours cette idée de partir sans date de retour, et de vraiment faire le tour du monde.

Aussi, c'était le bon moment dans nos vies. Même si on était bien tous les deux dans nos carrières, on était comme à la croisée des chemins. Donc, on s'est dit: c'est le moment, on part faire le tour du monde!

Pourquoi avoir créé un magazine en ligne (qui est aussi un blogue)?

Joas: Si on partait, c'était important pour nous de ne pas seulement se promener en tant que touristes et dépenser. On voulait aussi démarrer un projet qui allait nous faire grandir un peu et nous faire explorer de nouvelles avenues, comme la création de contenu vidéo, la rédaction d'articles...

Laurence: On voulait vraiment lancer un concept, et c'est de là qu'est venue l'idée de notre site, Off to Places. À la base, on voulait faire un magazine de voyage en ligne, mais au fur et à mesure que notre voyage se déroulait - et se déroule encore! -, on savait qu'il était possible que l'avenue se précise. En effet, on s'est rendu compte qu'on a aussi envie d'être un magazine qui partage l'histoire d'autres personnes qui font un peu comme nous, parce qu'on en rencontre tellement.

Joas: On n'en entend pas beaucoup parler au Québec, mais les gens qui partent longtemps et qui trouvent des manières de sortir de la routine du 9 à 5, il y en a beaucoup. Nous, on partage leur histoire, aussi pour dire que c'est accessible à tout le monde.

Justement, ce type de voyage est-il vraiment à la portée de tous?

Laurence:  Oui, c'est faisable. Il y a beaucoup de gens qui nous disent que nous sommes chanceux... Mais on l'a aussi faite, notre chance. On a travaillé fort, on a économisé notre argent, et on a fait un plan. Il y a beaucoup de choses à régler avant de partir, il faut s'occuper de son auto, de sa maison, de son chien! Mais malgré tout, c'est quand même possible de le faire.

Depuis le mois de novembre, vous êtes en Australie, où vous travaillez grâce à un Programme vacances travail (PVT). Avez-vous réussi à trouver un emploi dans vos domaines respectifs?

Laurence: Non. Quand on part avec ce type de visa, c'est difficile d'avoir son job de rêve, parce qu'on ne peut pas travailler plus de six mois avec le même employeur. Par exemple, dans le domaine où je travaillais - la vente au détail -, ça prend à peu près six mois juste pour former un gestionnaire. Donc en ce moment, je travaille chez Sephora, toujours en détail, mais avec un poste moins important. C'est drôle, parce que je voyage en sac à dos et je travaille en maquillage! Mais ce qui est bien, c'est que ça nous permet vraiment de ramasser notre argent.

Joas: Moi, de mon côté, j'ai deux emplois: je travaille comme barman dans un beergarden le soir et, le jour, comme gérant dans un magasin de burgers. Aussi, j'ai trouvé un contrat pour gérer les pages Facebook et Instagram de trois bars à Montréal, tout en étant en voyage! Je mets six ou sept heures par semaine là-dessus et ça me permet d'avoir un certain revenu depuis que je suis parti.

Vous quittez Melbourne à la mi-avril. Quel est le plan pour la suite des choses?

Laurence: On veut aller à Cairns, dans le nord de l'Australie, et descendre la côte en road trip jusqu'à Brisbane. On a loué un camping-van et on va vraiment prendre notre temps pour profiter des plages, des campings...

Ensuite, le 1er mai, on retourne en Indonésie pour un mois et demi ou deux. On a vraiment un faible pour ce pays! Ma mère et des amis vont venir nous y rejoindre. Après, on ne sait pas si on continue à voyager jusqu'en septembre, ou si on retourne en Australie pour travailler un peu et repartir en voyage après. On aimerait faire l'Amérique du Sud, mais pour ça, il faudrait travailler une deuxième fois.

Joas: Si on fait un deuxième chapitre en Australie, on aimerait peut-être aller dans une autre ville, peut-être dans l'ouest, à Perth... On est en questionnement ces temps-ci.

Laurence: C'est sûr que dans nos plans, on aimerait rentrer à Noël, pour être avec nos familles. Ce qui ne veut pas dire qu'on ne repartirait pas après. Mais le dernier Noël, on l'a passé en Australie et, même si c'était le fun, ce n'était pas pareil. C'est le moment du voyage où on s'est dit qu'on serait volontiers à la maison, avec nos familles. On s'est même ennuyés de la neige!

Photo fournie par Off to Places

Madrid, Espagne