Le photographe Olivier Föllmi présentera sa conférence audiovisuelle Fleuve gelé, fleuve de vie, dans le cadre de la saison 2015-2016 des Grands Explorateurs. Rencontre avec un aventurier au parcours hors du commun.

Olivier Föllmi n'a que 18 ans quand il s'envole pour l'Afghanistan, porté par une envie irrésistible de haute montagne. Jeune et insouciant, il n'a pas prévu d'y rencontrer des peuples si différents de ses Alpes natales et subit un violent choc des cultures qui le rend malade, malade d'un mal incurable jusqu'ici: celui de voyager, encore et encore, pour rencontrer cet «autre» si différent et proche de soi à la fois. L'année suivante, il repart faire un «tour du monde», qu'il ne terminera jamais, s'accrochant les pieds dans l'Himalaya, où il tombe amoureux d'une de ses régions les plus reculées et isolées de la planète, le Zanskar. Il y passe quatre hivers rigoureux - «J'avais l'impression d'être arrivé chez moi» -, y retournera des dizaines de fois et y adoptera deux enfants.

Depuis 30 ans, il séjourne rarement plus d'une vingtaine de jours chez lui, à la frontière franco-suisse, parcourant le monde avec son appareil photo en bandoulière, croquant des visages d'ailleurs pour des magazines comme Paris Match, les livres écrits avec sa conjointe ou les Grands Explorateurs.

La Presse l'a rencontré lors de son passage à Montréal, à la fin du mois d'avril, pour présenter son prochain documentaire qui raconte, dans un premier temps, les aventures extraordinaires qu'il a vécues dans le Zanskar avec ses enfants puis, dans un deuxième temps, ses plus belles découvertes de voyage, une mosaïque du monde sous son plus beau visage, tel qu'il aimerait que ses enfants le perçoivent aussi. Car avec lui, l'ailleurs est d'abord et avant tout source d'enchantement. «Je ne suis pas bêtement optimiste [...] mais je n'ai rencontré que des gens merveilleux. Le monde est beau.»

Les billets pour la prochaine saison des Grands Explorateurs viennent d'être mis en vente. Olivier Föllmi y présentera en janvier et février prochains son film sur l'Himalaya en compagnie de sa fille adoptive (qui, oui, parle français), à Montréal et en région.

PHOTO OLIVIER FÖLLMI, FOURNIE PAR LES GRANDS EXPLORATEURS

Bolivie, 2006. Exceptionnellement, Olivier Föllmi a scénarisé de toutes pièces cette photo. Il avait eu l'idée de présenter un couple dansant sur les nuages. Or, lors des très rares journées de pluie sur le Salaar de Uyuni (un désert de sel bolivien), la mince couche d'eau qui recouvre le sol crée une illusion d'optique qui nous empêche de distinguer l'horizon. Le ciel et le sol ne semblent alors faire qu'un, comme si, de fait, on pouvait marcher sur les nuages.

PHOTO OLIVIER FÖLLMI, FOURNIE PAR LES GRANDS EXPLORATEURS

Inde, 2008. Envoyé pour Paris Match afin d'immortaliser une procession bouddhiste à Bodhagaya, Olivier Föllmi est frappé par l'image d'un homme méditant entre les drapeaux de prière. Il reviendra le lendemain avec une amie qu'il sait très pieuse. Il lui demande de se placer au même endroit et de prier, sans cesse, jusqu'à ce qu'il l'interrompe. Elle restera ainsi six heures sans bouger, le temps que les conditions soient idéales pour la photo.