«Dormir à la belle étoile tout en ayant le confort d'une chambre moderne», c'est désormais possible avec les hébergements en bulles de tourisme, qui remportent un succès grandissant auprès des citadins en quête de nature, mais aussi soucieux de leur bien-être.

«On a vraiment eu la sensation d'être transportés dans un autre monde. On était sceptiques au début - peur du bruit, du froid, de mal dormir - mais au final on a été totalement emballés. C'est comme si on se retrouvait à dormir dans un cocon protecteur et confortable, tout en faisant corps avec la nature», témoigne Emy Maerten, 29 ans, qui vient de passer une nuit dans une bulle des Cottages du Parc, à Roubaix (Nord).

À mi-chemin entre le camping sauvage et la chambre d'hôtel, les nuits sous bulles séduisent avant tout les jeunes couples citadins en quête de romantisme, mais remportent aussi les faveurs de personnes plus âgées ou des adeptes d'écotourisme.

Ce qui séduit avant tout, c'est le côté insolite. «Du fait de la crise, les gens voyagent de moins en moins, alors ils cherchent l'évasion par des modes d'hébergements atypiques», explique Didier Arinor, de l'agence Protourisme.

Communier avec la nature

Créées par un designer français en 2006, les bulles apparaissent d'abord comme une sorte de vaisseau spatial ou comme un énorme cocon immaculé et transparent. «Elles ont presque un aspect irréel, ce qui favorise la dimension onirique», souligne M. Arinor.

Elles se composent d'une première bulle «la bubble room» entièrement transparente de 12 mètres carrés environ, construite en plastique recyclable et maintenue sous pression par une soufflerie silencieuse, et d'une seconde plus petite et opaque servant de cabinet de toilette.

«L'idée de la bulle, c'était d'offrir une structure la plus légère possible, pour ne pas couper le lien avec la nature et donner le sentiment de faire communion avec elle grâce à un panorama à 360 degrés», détaille Stéphane Dumas, patron de Bubbletree, qui a conçu les bulles.

Pour l'instant, il n'existe que neuf structures de ce type en France, la plupart situées au sud de la Loire. La bulle de Roubaix est la seule au nord de Paris, et l'unique en milieu urbain.

«Ça marche fort depuis le lancement en avril. Il faut réserver plus d'un mois à l'avance pour les week-ends et les gens viennent de loin - Bourgogne, Belgique, Pays-Bas - pour dormir dans la bulle», explique Rudolph Palladino, propriétaire des Cottages du Parc, situé dans un parc de 2000 mètres carrés en plein coeur de Roubaix.

«Ce que les gens recherchent avec les bulles, comme avec les autres hébergements atypiques, c'est de s'offrir une part d'aventure, dans un contexte rassurant et confortable», analyse M. Arinor.

Selon lui, les bulles et les hébergements atypiques, qui connaissent des croissances de l'ordre de 20 à 25% chaque année, pourraient représenter 5% du marché de l'offre de plein air d'ici environ 5 ans.