À la suite de l'hiver exceptionnel de l'an dernier, l'optimisme règne chez les skieurs québécois. Cette année, ils sont plus nombreux que jamais à se procurer des abonnements de saison dans l'une des 75 stations de la province.

Selon l'Association des stations de ski du Québec (ASSQ), on devrait franchir, pour la première fois depuis au moins 25 ans et peut-être même de l'histoire, le cap des 200 000 passes vendues en vue de la prochaine saison. «Les centres de ski sont en avance de 15 à 20% sur leurs ventes comparativement aux années antérieures», confirme Alexis Boyer, porte-parole de l'ASSQ.

 

Les amateurs de glisse devront espérer beaucoup de neige cet hiver, car au niveau des nouveautés, ils n'en auront pas beaucoup à se mettre sous la dent. Même si les stations de ski ont engrangé de juteux profits en 2008, elles manquent de liquidités pour se lancer dans de grandes dépenses.

«C'est une situation qui devient préoccupante. L'âge moyen des remontées mécaniques avoisine les 30 ans. C'est beaucoup. Il faudrait en remplacer cinq ou six par année pour réussir à abaisser la moyenne», explique M. Boyer. Un télésiège coûte au minimum 2,5 millions de dollars. Pour une industrie saisonnière, il s'agit de gros sous. «Il en faut des skieurs pour amortir cela», commente M. Boyer.

Pour tenter de leur donner un coup de pouce, Québec a lancé en juin dernier un programme de prêts de 56 millions pour aider les stations de ski à renouveler leur équipement, mais l'impact se fait toujours attendre. «Nous vivons une période de faible niveau d'investissements alors que dans le nord-est des États-Unis, c'est tout le contraire», déplore M. Boyer.

Même si ça bouge peu par les temps qui courent, on ne peut parler d'immobilisme. «Des investissements se font néanmoins et visent surtout à renforcer l'expérience de ski: rénovation de chalets, ajout de canons à neige et achat de chenillettes pour l'entretien des pistes», explique le porte-parole de l'ASSQ.

Cependant, côté investissement, deux stations de ski font bande à part et ouvrent largement leurs goussets: Mont Saint-Sauveur et Bromont. La station des Laurentides est la seule montagne à faire l'acquisition d'une nouvelle remontée mécanique cet hiver. Ce télésiège quadruple, en service à la mi-décembre, remplacera la remontée triple Nordique. «La capacité montante augmentera de 1850 à 2400 skieurs à l'heure», indique Alexandra Papineau, responsable des relations publiques à Mont Saint-Sauveur International (MSSI). Les skieurs pourront également se prélasser sur une vaste terrasse en demi-lune avec plancher chauffant, un investissement de 500 000$.

Dans les Cantons-de-l'Est, Ski Bromont procède à une série d'améliorations pour un coût total de 4 millions. La station augmentera sa capacité d'enneigement artificiel de 10%. «Désormais, on pourra faire fonctionner 200 canons à neige en même temps, ce qui nous permettra de couvrir 5 km de piste en seulement 48 heures!» explique Charles Désourdy, directeur général.

Ski Bromont a procédé également à l'acquisition d'un 2e BR avec treuil, une chenillette qui permettra d'améliorer l'entretien des pistes plus abruptes. Notons aussi l'aménagement d'une nouvelle piste pour débutant parallèle à la populaire Brome, l'élargissement de la piste Washington et l'augmentation de la capacité du stationnement du Versant du lac. La station installe également un troisième tapis d'embarquement.

À Saint-Donat, Ski La Réserve, une station qui vise un créneau plus sauvage, lance un nouveau service de catski, le seul dans les Laurentides. «Les gens pourront dévaler le versant sud dans quatre pistes de poudreuse de niveau très avancé», explique Paul Gervais, directeur général. Un maximum de 25 personnes par jour profiteront de ce service. À découvrir.

Voici quelques autres nouveautés en vrac. Mont Olympia, Sutton, Stoneham et le Massif de Petite-Rivière-Saint-François ouvrent de nouveaux sous-bois, Morin Heights ajoute une piste pour débutants et Mont-Saint-Bruno installe un tapis d'embarquement à la remontée C. Quant au Mont-Orford, on installera un accès internet au chalet principal. Pour le ski de chalet, on ne fait pas mieux.