Le maître de la Renaissance est né en Toscane et est mort à Amboise, en France. Mais il a passé à Milan près de 20 ans de sa vie. La métropole de la Lombardie en garde toujours la trace. La preuve en six lieux touristiques.

Une Cène qui se mérite

PHOTO STÉPHANIE MORIN, LA PRESSE

La Cène de Léonard de Vinci orne le mur de l’ancienne salle à manger d’un cloître.

Après La Joconde, La Cène est sans contredit l’œuvre picturale la plus célèbre de Léonard de Vinci. Peinte directement sur les murs du cloître de la basilique Santa Maria delle Grazie, elle est d’une grande fragilité, ce qui explique les difficultés que subissent ceux qui veulent l’admirer. Deux options s’offrent aux voyageurs : soit on s’y prend trois mois à l’avance pour réserver sa place (avec le Cenacolo Vinciano) et on paie 20 $ pour accéder à l’ancienne salle à manger du cloître où trône La Cène ; soit on s’inscrit à l’une des nombreuses visites guidées offertes par différentes entreprises, qui coûtera entre 50 $ et 70 $. Sachez que dans les deux cas, vous ne pourrez pas passer plus de 15 minutes avec le chef-d’œuvre. Pour les visites guidées d’une heure, vous aurez droit à 45 minutes d’infos génériques données sur la place qui jouxte le cloître. C’est cher payé. Un conseil : si vous pouvez, achetez vos billets à l’avance.

Consultez le site de La Cène (en italien)

Une visite guidée différente

PHOTO FOURNIE PAR SONDERS AND BEACH

La visite guidée de la société Quiiky nous permet de découvrir le peintre Salai, amant présumé de Léonard de Vinci.

L’entreprise Quiiky, spécialisée dans le tourisme LGBTQ+, propose une visite guidée fascinante qui lève le voile sur un aspect peu souvent abordé de la vie du peintre : son orientation sexuelle. Pour le guide Ortu Corrado (et de nombreux historiens avec lui), la vie de Vinci, à qui on ne connaît ni femme ni enfants, a été marquée par un amour brûlant pour son élève Gian Giacomo Caprotti, aussi connu sous le nom de Salai. On sait par ailleurs que Vinci a dû fuir Florence pour une affaire de mœurs (il y a été accusé de sodomie en 1476). La visite permet notamment d’en découvrir plus sur ce Salai qui a signé une toile très léonardesque intitulée Saint Jean-Baptiste. Une visite qui offre un éclairage différent sur un homme sur lequel planent encore de grands mystères.

Consultez le site de Quiiky (en anglais)

Léonard, l’ingénieur

PHOTO LORENZA DAVERIO, FOURNIE PAR LE MUSEO NAZIONALE DELLA SCIENZA E DELLA TECNOLOGIA

Le Musée national des sciences et de la technologie présente de nombreux objets et croquis sortis du cerveau fertile de Léonard de Vinci.

Situé à Milan, le Musée national des sciences et de la technologie, le plus important du genre en Italie, dispose de plusieurs salles consacrées aux inventions de Léonard de Vinci. La visite permet d’apprécier le génie de l’homme, qui a imaginé des machines pour voler, des appareils militaires, des systèmes de digues, des merveilles architecturales et toute une panoplie d’engrenages et de poulies sophistiqués... Plus de 170 objets, dessins et artefacts sont ici rassemblés pour raconter, notamment, comment Léonard a influencé l’ingénierie de son époque. Il s’agit d’ailleurs de la plus grande exposition permanente du monde consacrée à Léonard de Vinci.

Consultez le site du Musée national des sciences et de la technologie (en anglais)

Léonard 2.0

PHOTO FOURNIE PAR LEONARDO3

Dans la magnifique Galleria Vittorio Emanuele II, on trouve plusieurs reproductions 3D de machines inventées par Léonard de Vinci.

Une autre exposition, temporaire celle-là, permet aux visiteurs de découvrir l’imagination fertile du peintre, ingénieur et architecte qu’était Vinci. Installé à un jet de pierre du Duomo, dans la magnifique Galleria Vittorio Emanuele II, ce musée résolument technologique se veut surtout interactif. On trouve ici plusieurs reproductions 3D de machines inventées par Léonard, des stations multimédias (notamment avec des peintures numérisées, comme La Joconde), une reproduction de La Cène avec ce qu’on croit être les couleurs d’origine, des objets à manipuler... Seul hic : les panonceaux informatifs sont en italien seulement et il faut utiliser l’audioguide (offert en huit langues, dont le français) pour en savoir davantage. C’est un peu fastidieux. La date de fin de cette exposition, qui est déjà passée par Toronto, est toujours inconnue.

Consultez le site du Leonardo3 Museum (en anglais)

Les carnets de Léonard de Vinci

PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DE LA PINACOTECA D’AMBRIOSIANA

L’immense Codex Atlanticus trône au cœur d’une magnifique bibliothèque.

C’est à Milan, dans la Pinacoteca d’Ambrosiana, qu’est conservé le célèbre Codex Atlanticus, recueil de dessins et de notes du maître Léonard. Les quelque 1100 feuillets ont été rassemblés en 12 volumes après la mort de ce dernier. L’immense ouvrage trône au cœur d’une bibliothèque qui à elle seule vaut le détour par sa magnificence. Des pages du Codex sont présentées à l’abri derrière un verre épais et sont changées à intervalle régulier pour ne pas trop souffrir de la lumière. La Pinacoteca compte aussi des œuvres picturales intéressantes, dont le Portrait d’un musicien signé par Vinci et le Saint Jean-Baptiste de Salai. Au cœur de l’immense croquis de Raphaël pour L’école d’Athènes, on reconnaîtra aussi un homme qui a toutes les allures de... Léonard de Vinci !

Consultez le site de la Pinacoteca d’Ambrosiana (en anglais)

Vinci, vigneron

PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DE LA VIGNA DI LEONARDO

Ces vignes sont les descendantes de celles reçues par Léonard de Vinci en 1498.

Une curiosité, mais pas un incontournable : juste à côté de la basilique Santa Maria delle Grazie qui abrite La Cène se trouve la très belle Maison des Atellani. Dans son jardin, à l’abri des bruits de la ville, se trouvent quelques plants de vigne soigneusement entretenus. Et pour cause : ces vignes ont appartenu à Léonard de Vinci, qui les a reçues du duc de Milan en 1498. Dans son testament, le peintre exilé en France a cédé la moitié de cette parcelle de terrain à son élève favori, Salai. La visite avec audioguide du jardin et de quelques pièces de la maison est offerte au coût de 13 $ (10 euros).

Consultez le site de Leonardo’s Vineyard (en anglais)

Une partie des frais de voyage de ce reportage a été payée par l’Association italienne de tourisme pour la communauté LGBTQ+ (AITGL) et l’Office de tourisme italien ENIT, qui n’ont exercé aucun droit de regard sur cet article.