Plusieurs touristes ne font qu’atterrir à Málaga, dans le sud de l’Espagne, avant de succomber au chant des sirènes de Grenade, Cordoue ou Séville. La ville andalouse a pourtant tout ce qu’il faut pour occuper ses visiteurs plusieurs jours, en plus de disposer d’un avantage massif au pays du soleil et de la canicule : la Méditerranée.

Capitale de la Costa del Sol

C’est pour cette ville que des milliers de touristes viennent chaque été sur la Costa del Sol après un long hiver de grisaille à Londres, Paris ou Stockholm. Le centre-ville de Málaga se trouve directement sur la côte, avec une magnifique plage de sable (La Malagueta) à quelques centaines de mètres du quartier historique. Tout près, une longue promenade de bord de mer inaugurée il y a quelques années à peine permet de déambuler à travers les boutiques. À l’est et à l’ouest de Málaga, une série de stations balnéaires offrent des kilomètres de plages facilement accessibles grâce à un train qui longe la côte (Cercanias). Partout, de petits commerces louent des chaises longues pour la journée et d’autres permettent de manger ou de prendre un verre en gardant les deux pieds dans le sable chaud.

La ville de Picasso

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La maison d’enfance de Pablo Picasso a été transformée en musée et en lieu de mémoire (Museo Casa Natal de Picasso).

Les taureaux omniprésents dans l’œuvre de Pablo Picasso ? Le peintre les aurait vus pour la première fois à l’arène de Malaga, sa ville natale, à la fin du XIXe siècle. En plus de pouvoir assister aux corridas au même endroit que lui (Plaza de toros de Málaga), vous pourrez visiter sa maison d’enfance, transformée en musée et en lieu de mémoire (Museo Casa Natal de Picasso). La vraie destination incontournable pour les amateurs est toutefois le musée Picasso, qui présente une belle collection de toiles et de sculptures de l’artiste.

Málaga le catholique

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Pendant toute la semaine sainte, les confréries défilent dans les rues de Malaga en portant d’immenses trônes dorés ornés de statues.

Pâques à Málaga, c’est du sérieux. Pendant toute la semaine sainte, les confréries qui animent la vie catholique locale défilent à tour de rôle dans les rues du centre-ville en portant d’immenses trônes dorés ornés de statues de la Vierge ou de crucifix. Lors de ces processions fascinantes, des « pénitents » sont habillés de couvre-chefs pointus et de toges de velours foncé, leur donnant un air curieux, alors que les fanfares jouent des airs graves. Des dizaines de milliers de personnes se rassemblent afin d’assister à ces impressionnantes fêtes.

Si vous visitez en dehors de la semaine sainte, vous pourrez tout de même constater l’attachement profond de Málaga au catholicisme en visitant l’immense cathédrale de l’Incarnation, richement décorée et abritant un chœur de bois sculpté dans un état étonnamment parfait pour ses 350 ans. Les résidants surnomment leur église « la manchote » parce qu’une seule tour de façade a été construite : les fonds manquaient pour la seconde.

Solution de rechange à l’Alhambra

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L’Alcazaba, dont la construction a commencé il y a 1000 ans, abritait les nobles les plus puissants de la région.

Vous n’avez pas réussi à obtenir de billets pour l’Alhambra de Grenade et vous ne voulez pas vous rendre jusqu’à Cordoue pour y admirer la Mezquita ? Vous pourrez vous consoler à Málaga, qui possède lui aussi des traces de l’époque où l’Andalousie s’appelait al-Andalus et était sous domination musulmane. L’Alcazaba, dont la construction a commencé il y a 1000 ans, abritait les nobles les plus puissants de la région. On les imagine sans peine faire les cent pas autour de fontaines dans les jardins intérieurs magnifiquement restaurés du complexe. Un peu plus haut, le Château de Gibralfaro est le pendant militaire de l’Alcazaba, qu’il protégeait. Déliez-vous les jambes en gravissant le sentier en boucle qui l’atteint, puis finissez la promenade en faisant le tour du chemin de garde sur les murailles. Tout en haut, une petite buvette sans prétention récompense les courageux avec une vue ouverte sur Málaga et sur la mer.

Manger la mer

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Les brochettes de sardines sont un classique de la gastronomie de Malaga.

Qui dit Málaga dit Méditerranée, et le menu des restaurants reflète cette proximité. La fritura malaguena consiste en différents morceaux de poisson et de calmar en chapelure et passés par un bain d’huile bouillante. Vous pourrez aussi vous délecter de sardines rôties sur une large brochette ou encore d’anchois frais (frits, dans l’huile ou dans le vinaigre). Le tout en pleine ville ou encore dans un chiringuito, ces cabanes plus ou moins élaborées qui animent les plages andalouses.

Qui dit Málaga dit aussi chaleur. En plus du classique gaspacho, les Malaguènes se rafraîchissent avec l’ajoblanco, une autre soupe froide. Celle-ci est faite à base d’amandes en purée et d’ail.