(Chicago) On ignore si cela a un lien ou non avec le fait que le gangster Al Capone ait fait la pluie et le beau temps à Chicago au temps de la prohibition, mais la Ville des vents est probablement la Mecque des amateurs de microbrasseries.

Avec quelque 230 brasseries artisanales dans sa région métropolitaine, c’est l’endroit aux États-Unis où on trouve le plus d’établissements où étancher sa soif. Exploration des quartiers nord, qui regorgent non seulement de brasseries, mais aussi de distilleries, de bars, d’arcades… Bref, tout ce qu’il faut pour s’amuser ferme !

  • L’observatoire 360 du 875 North Michigan Avenue permet de voir l’ensemble du centre-ville de Chicago.

    PHOTO PIERRE-MARC DURIVAGE, LA PRESSE

    L’observatoire 360 du 875 North Michigan Avenue permet de voir l’ensemble du centre-ville de Chicago.

  • L’une des plages du lac Michigan vue du haut de l’observatoire 360

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    L’une des plages du lac Michigan vue du haut de l’observatoire 360

  • Le fameux Tilt de l’observatoire 360 du 875 North Michigan Avenue s’incline de 30 degrés vers le bas, une position inconfortable pour quelques visiteurs souffrant de vertige.

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    Le fameux Tilt de l’observatoire 360 du 875 North Michigan Avenue s’incline de 30 degrés vers le bas, une position inconfortable pour quelques visiteurs souffrant de vertige.

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Avant de quitter le centre-ville, on peut avoir un avant-goût de ce qui nous attend en allant prendre un verre au bar de l’observatoire 360 Chicago, au 94e étage du 875 North Michigan Avenue, encore communément appelé le John Hancock Building. On y sert en effet les bières de la brasserie Revolution et de la distillerie Koval, deux institutions indépendantes du nord de Chicago. On en a aussi profité pour essayer le fameux Tilt, plateforme vitrée qui s’incline de 30 degrés, plus de 300 mètres au-dessus du Magnificient Mile, fameux tronçon commercial de l’avenue Michigan. C’est bien suffisant pour sentir son poids attiré vers le sol. Heureusement, chaque panneau de verre peut facilement supporter la masse de trois joueurs de ligne des Bears, soit 450 kg au total.

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La pan pizza de Pequod’s, fondé en 1970, est l’une des plus populaires à Chicago.

En roulant à travers le joli quartier de Lincoln Park au guidon d’un vélo en libre-service, on arrive à notre première destination. Le réseau cyclable de Chicago est bien développé. Comme on nous a dit qu’il était impossible de visiter la ville sans goûter à sa fameuse pan pizza, on a cassé la croûte chez Pequod’s. Pâte pas trop grasse, croûte croustillante grâce au fromage bien grillé en surface, sauce aux tomates goûteuse, ça vaut le coup, mais il faut être très patient, car le service est lent.

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Une superbe piste cyclable longe les plages du lac Michigan, près de la Jean Baptiste Pointe du Sable Lake Shore Drive.

Rassasié et un tantinet assoiffé, on rejoint Logan Square, dynamique quartier reconnu pour sa vie nocturne, mais qui était déjà bien actif en milieu d’après-midi. Ses arcades n’étaient pas bondées, mais les bars à cocktails de l’avenue Milwaukee étaient remplis. Un petit cocktail glacé rhum-café chez Estereo et hop ! direction l’usine de Revolution Brewery, rue Kedzie. L’endroit est immense, mais bondé, avec ses grandes tables à l’ombre des quelque 800 fûts de chêne dans lesquels sont affinées certaines des bières de la plus importante brasserie indépendante à Chicago.

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Comme presque toutes les brasseries de Malt Row, Dovetail propose une jolie terrasse.

On garde le cap vers le nord pour arriver à Ravenswood, charmant quartier résidentiel construit autour d’une ancienne frange industrielle aménagée de part et d’autre du train de banlieue Metra et de la Brown Line du métro (le fameux L). La concentration de brasseries artisanales est telle qu’on l’appelle ici le Malt Row, expression librement traduite par Allée maltée. Mais on aurait pu parler du Triangle malté, en ajoutant les établissements du quartier voisin de Lincoln Square, qui accueillait justement lors de notre passage les festivités de l’Oktoberfest.

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La plupart des brasseries de Malt Row propose des plateaux de dégustation pour goûter à leurs produits, comme ici chez Begyle.

Bref, il y en a pour tous les goûts : de la variété chez Begyle, des classiques de la vieille Europe chez Dovetail, des brassins issus de cultures organiques chez Cultivate et des bières bien houblonnées chez Hop Butchers – ces derniers ont d’ailleurs récemment collaboré avec la microbrasserie montréalaise Messorem Bracitorium.

  • La distillerie Koval a été fondée en 2008.

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    La distillerie Koval a été fondée en 2008.

  • La distillerie Koval a ajouté récemment une salle de dégustation qui offre ses cocktails maison.

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    La distillerie Koval a ajouté récemment une salle de dégustation qui offre ses cocktails maison.

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Enfin, il ne faut surtout pas passer sous silence Koval, première distillerie à s’installer à Chicago depuis le milieu du XIXe siècle. Fondée en 2008 par un couple d’universitaires en quête de nouveaux défis, Koval fabrique une gamme de whisky, de gin et de spiritueux en utilisant des grains biologiques. Avec plus de 100 prix internationaux récoltés au fil des ans, Koval vaut le détour, surtout depuis l’ouverture de sa salle de dégustation, où il est possible de déguster des cocktails uniques préparés par les mixologues de la maison. Notre coup de cœur est le bourbon, à la fois doux, complexe et velouté, des qualités qui masquent complètement ses 47 % d’alcool par volume.

Évidemment, une virée du genre s’accompagne de recommandations d’usage quant à la modération : tous les endroits visités offrent d’ailleurs de goûter à leurs produits dans de petits galopins de 5 onces. Mais comme le métro et le train passent tout proche, on peut décider d’y passer deux jours, pourquoi pas en y ajoutant une visite au Wrigley Field pour aller voir un match des Cubs ? C’est juste à côté !