Le trajet ne propose qu'un seul poste de ravitaillement (avec essence, restaurant, chambres et douches). Les communications cellulaires y sont pratiquement impossibles, et les seuls points de contact se limitent à quelques téléphones d'urgence. Parcourir la route de la Baie-James est tout de même un défi que de plus en plus de touristes décident de relever.

C'est dans la foulée des grands projets hydroélectriques, entre 1971 et 1974, que la route de la Baie-James, longue de 620 km, a été construite à même les vastes étendues sauvages du nord de la province. Elle est aujourd'hui administrée et entretenue par la municipalité de la Baie-James. On l'emprunte, au sud, à partir de Matagami.

Kilomètre 0

Matagami est la dernière ville que l'on croise avant le grand départ vers le Nord.

On doit y faire le plein d'essence, puisque la prochaine station se trouve à une distance de 381 km. Après l'enregistrement des visiteurs au kiosque d'accueil, les 200 premiers kilomètres sont pénibles. Les crevasses et les nids-de-poule abondent, indiqués par des losanges orange de chaque côté de la chaussée...

En montée, la dimension des arbres diminue progressivement pour finalement laisser place aux pins gris, aux épinettes noires et aux verdoyantes tourbières.

Et puis, entre les bornes kilométriques 350 et 500, on constate l'effet dévastateur des incendies de forêt du printemps dernier. Conifères roussis et sols noircis par une épaisse couche de cendre forment un triste paysage. Des quelques camps de chasse le long de la route, il ne reste que des structures de métal tordues.

C'est aux kilomètres 275 et 544 que commencent respectivement la route du Nord et la Transtaïga. Dans les deux cas, il s'agit de chemins de terre isolés et difficiles. Plusieurs motocyclistes d'aventure font fi des conditions extrêmes qu'imposent de tels voyages et n'hésitent pas à les emprunter.

Au 53e parallèle: Radisson et Chisasibi

Initialement peuplée de travailleurs issus des chantiers de construction, la ville de Radisson marque la fin de la route de la Baie-James. La petite communauté [moins de 400 habitants] francophone la plus au nord accueille chaleureusement les visiteurs.

La route constitue le point d'accès à cinq des neuf communautés cries de la Baie-James, dont la plus importante est Chisasibi. À une heure de route à l'ouest de Radisson, là où la rivière La Grande atteint la baie James. Cette dynamique communauté autochtone est quotidiennement témoin de couchers de soleil saisissants.

Précautions et planification

L'été est le moment idéal pour ce circuit, malgré le fait que les touristes doivent partager la route avec des camionneurs impatients.

C'est une tout autre histoire en hiver, où en quelques minutes, les vents sont capables de déplacer suffisamment de neige pour faire disparaître la route. Il est peu recommandé de s'y aventurer d'octobre à mai.

Le périple est exceptionnel et présente plusieurs vestiges de l'ère glaciaire. Il faut toutefois être bien préparé et prendre la route à bord d'un véhicule fiable, à deux ou quatre roues. Car il faut le dire: sillonner la route de la Baie-James est un projet pour voyageurs intrépides. Audacieux, ce parcours fait de forêts boréales et de taïgas relève plus du pèlerinage que du simple voyage.

Expérimenter, entre Matagami et Radisson

Une nuit en camping sauvage

La route de la Baie-James traverse un véritable paradis pour les amateurs de camping sauvage. De plus, quelques aires de camping rustiques, dont certaines avec descente de bateau, sont aménagées le long de la route. Pour se sentir seul au monde à une journée de voiture de Montréal, il n'y a pas mieux. Il faut cependant se méfier des ours, qui sont bien chez eux dans le secteur.

Un arrêt à la rivière Rupert

Hautement médiatisé, le détournement de la rivière Rupert est maintenant terminé. Des observatoires ont été aménagés de chaque côté du cours d'eau et des sentiers permettent de s'approcher du rivage. Même si le débit de la Rupert est extrêmement impressionnant au croisement de la route de la Baie-James, l'impact du projet d'Hydro-Québec l'a sérieusement réduit.

Observer les aurores boréales

Les grandes vedettes du ciel du Nord-du-Québec sont les aurores boréales, caractérisées par des voiles colorés qui dansent dans le ciel. Elles sont plus fréquentes pendant la période hivernale. La nuit tombée, il ne s'agit que de lever les yeux au ciel et de souhaiter que la voûte céleste se donne en spectacle.

Visiter l'Escalier du géant et le complexe LG2

Avec une hauteur de 53 étages, c'est certainement le plus impressionnant des deux barrages de la région (LG1 est à près de 50 km). En petit groupe et accompagnés d'un guide, les visiteurs montent à bord d'un minibus pour visiter l'ensemble du site. L'évacuateur de crues du barrage, appelé «L'Escalier du géant», mérite à lui seul le déplacement. On peut faire les arrangements pour la visite à Radisson ou au kiosque d'enregistrement de la route de la Baie-James.

Pizza du Snack Express

Pourquoi une pizzeria se retrouverait dans ce palmarès? Tout simplement parce que la pizza du Snack Express est l'une des plus généreuses jamais mangées. Le sympathique petit resto est annexé à la station d'essence Shell, à l'entrée du village de Matagami. C'est tout près du Motel Caribou, qui propose le meilleur rapport qualité/prix pour passer la nuit avant de franchir les premiers kilomètres du voyage.