Vous aimeriez raconter vos souvenirs, partager des moments importants de votre vie? Évoquer les Noëls de votre enfance, vos étés à la campagne ou le jour de votre première communion? Si vous passez par Saint-Jean-Port-Joli, cet été, faites un arrêt au Musée de la mémoire vivante.
Unique au Canada, ce musée consacré au patrimoine personne permet à chaque individu, peu importe ses origines et son rang, de raconter ses souvenirs, d'y laisser des récits et témoignages de vie. Et ce, dans le but de transmettre des repères culturels aux générations futures.
Le Musée de la mémoire vivante a été construit sur le site de l'ancien Manoir seigneurial Philippe-Aubert-de-Gaspé, à l'endroit même où l'écrivain et dernier seigneur de Saint-Jean-Port-Joli a écrit Les anciens Canadiens (1863), oeuvre dans laquelle il a raconté les traditions et coutumes de son temps. Le musée poursuit en ce sens la mission de Philippe Aubert de Gaspé: témoigner des us et coutumes de notre temps pour les léguer aux générations futures.
Depuis son ouverture, en 2008, le Musée a recueilli 1300 témoignages, la plupart accompagnés de photos. Ces témoignages viennent d'individus aux horizons divers: vétérans de la Seconde Guerre, gardien de phare, institutrice, agriculteur, fondeur, tailleur de glace, navigateur de l'Arctique, sculpteur, musicien... «Notre musée a un rôle de mémoire, souligne Judith Douville, chargée de projet. Nous voulons convaincre les gens que ce qu'ils ont connu ne reviendra pas et que leurs témoignages créeront des liens entre les générations.»
Avec l'aide d'un journaliste ou d'un ethnologue, le musée recueille des histoires de vie sous toutes ses formes, qu'elles soient orales, écrites ou audiovisuelles. Et tous les sujets sont acceptés. «Un couple d'homosexuels s'est présenté ici le jour de son anniversaire de mariage pour témoigner de l'évolution de la société par rapport à l'homosexualité», raconte Mme Douville.
Le Musée de la mémoire vivante établit également un partenariat avec les sociétés d'histoire et de généalogie, aux quatre coins du Québec, et offre la formation pour aider à la cueillette de témoignages. Le musée est présent aussi sur la route. «En deux jours, nous avons recueilli une quinzaine de témoignages sur la tragédie de Saint-Jean-Vianney», souligne Judith Douville.
Le musée ne fait pas que recueillir et conserver les témoignages de vie. Il poursuit aussi un objectif de diffusion auprès du public. Ce dernier peut venir sur place pour consulter l'immense banque de données que possède le musée. Des étudiants, des chercheurs viennent au musée pour approfondir certains sujets: l'électrification rurale, la vie dans les camps de bûcherons, l'alimentation au début du siècle...
Son exposition permanente Souvenirs de table, est une exposition en constante évolution. Elle évolue à partir des objets (déclencheurs de mémoire) qu'apportent les visiteurs.
Le Musée présente cet été trois expositions: Partir pour la famille, croyances et réalités, à partir du livre de Suzanne Marchand, ethnologue et auteure, Léon Trépanier, journaliste villégiateur et Tableau de vie, plus qu'un portrait.
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701, avenue de Gaspé Ouest, Saint-Jean-Port-Joli