Témoin exemplaire de l'industrie textile au Québec, le Moulin à laine d'Ulverton activera au cours de l'été, sous les yeux des visiteurs, ses vieilles machines datant de l'ère industrielle. C'est l'occasion pour le public de voir et de comprendre comment fonctionnaient déchiqueteuse, cardeuse, fileuse et autres monstres métalliques sur lesquels nos ancêtres ont trimé. Il a fallu quatre ans de travail intense, fait par des mécaniciens à la retraite, pour redonner vie à ces machines datant de 1900 à 1940. «Le problème, c'est que le savoir-faire pour réparer ces machines-là n'existe plus. Seules quelques personnes très âgées se rappellent vaguement comment elles fonctionnaient», raconte Fernand Roger, bénévole qui a supervisé les travaux de restauration.

Classé bien culturel par le ministère de la Culture, le Moulin à laine d'Ulverton a été construit vers 1850 avant de fermer ses portes dans les années 40, faute d'un débit d'eau assez constant dans la rivière. Par la suite, le bâtiment a été laissé à l'abandon jusqu'à sa restauration complète, en 1982.

 

Depuis, le moulin sert de centre d'interprétation où l'on explique la fabrication du textile, du mouton jusqu'au produit final. Selon Geneviève Legault, directrice générale du centre, il s'agit du seul musée consacré à l'industrie textile au Québec, pourtant une industrie jadis florissante en nos contrées.

Quant aux machines, elles ne sont pas d'origine, ayant été liquidées ou envoyées à la casse lors de la fermeture du moulin. C'est Fernand Roger ainsi que le président fondateur de la Corporation du Moulin à laine d'Ulverton, Bertrand Roy (aujourd'hui décédé), qui ont apporté cette machinerie datant du siècle dernier. «Nous sommes allés jusqu'en Nouvelle-Angleterre pour retrouver ce type d'appareil. Pour moi, ces machines-là sont des bijoux. Leur complexité est inouïe», dit celui qui se dit en amour avec le Moulin à laine depuis 22 ans.

Mais, il faut le dire, c'était des cadeaux de Grecs! «Les machines reçues en dons étaient usées à la corde et on n'avait ni plan ni devis pour les réparer. Parfois, ça pouvait nous prendre des semaines pour trouver la solution à un problème», raconte-t-il. Mais les trois mécaniciens et M. Roger peuvent dire mission accomplie, car il est maintenant possible de fabriquer de la laine ici, comme à l'époque des pionniers écossais.

La visite guidée du Moulin à laine d'Ulverton, situé à mi-chemin entre Sherbrooke et Drummondville, à 1h30 de Montréal, dure environ 50 minutes. Par la suite, les gens sont invités à profiter de ce lieu d'une beauté exceptionnelle, avec sa chute, son barrage, son pont couvert, sa forêt environnante et son petit troupeau de moutons. Près de 5 km de sentiers, en grande partie accessibles en poussette, permettent d'apprécier les lieux sous toutes ses coutures. Les brunchs du dimanche sont aussi à ne pas manquer.

 

 

Infos: www.moulin.ca