L'Auberge de montagne des Chic-Chocs, située en Gaspésie, au coeur de la réserve faunique de Matane, se classe au quatrième rang des 10 meilleurs établissements de son genre triés sur le volet par le quotidien britannique The Guardian, qui a publié le mois dernier son Ten Top Eco Ski Lodges and Hotels.

En plus de se démarquer pour la qualité de leur confort et de l'offre d'activités, les lieux choisis par les chroniqueurs du Guardian, situés notamment en France, en Italie et en Suisse, sont sélectionnés pour leur souci environnemental.

 

Selon le chargé de projet de la Société des établissements de plein air du Québec (SEPAQ), Gilbert Rioux, c'est la première fois que l'Auberge, qui a célébré ses cinq ans le 26 décembre, obtient une reconnaissance. Il souligne cependant que l'établissement a fait l'objet de nombreux articles élogieux. D'ailleurs, l'Auberge de montagne a une présence remarquée dans le National Geographic Traveler.

36 personnes et 300 orignaux

Selon M. Rioux, ce qui démarque le lieu est principalement attribuable au fait que l'auberge soit perdue au milieu de nulle part et qu'elle se trouve dans un milieu sauvage. «Les établissements du genre sont souvent situés à proximité des grandes villes et d'un aéroport, dans un endroit à grand volume touristique, explique le chargé de projet.

«L'Auberge des Chic-Chocs est construite dans un territoire complètement vierge. Le fait de ne trouver aucun indice de présence humaine déstabilise les visiteurs. Sur un territoire de 60 km2, il y a tout au plus 36 personnes à travers 300 orignaux et une soixantaine de caribous.»

Construite au coût de 3,6 millions, cette auberge quatre étoiles, nichée à flanc de montagne à 615 m d'altitude, est la première de ce type en Amérique.

L'aventure commence à Cap-Chat

Pour s'y rendre, il faut emprunter une route longue de 55 km à partir de Cap-Chat, dont les 10 derniers ont été expressément tracés pour l'établissement. Il faut obligatoirement abandonner sa voiture au chalet d'accueil et, de là, un autobus conduit les invités dans la montagne, un trajet qui dure une vingtaine de minutes. L'hiver, un véhicule à chenilles prend le relais des 40 derniers kilomètres.

«C'est une route discrète, en plein bois, qui ne perturbe pas le paysage et qui ne brise pas l'harmonie naturelle du territoire», décrit M. Rioux. Rendus là-haut, il faut renoncer au téléphone, à la télévision et à internet dans sa chambre.

Le lieu rejoint principalement les familles québécoises, dont le revenu annuel moyen se situe entre 125 000$ et 150 000$. Seulement 10 à 12% de la clientèle est étrangère. «L'achalandage augmente d'année en année», confirme M. Rioux, qui précise que le taux de satisfaction est de plus de 95%. «Ce qui est plutôt surréaliste!» Selon lui, la destination fait tout autant le bonheur des contemplatifs que des sportifs.

Après cinq ans, l'endroit avoisine les 50% de sa capacité d'accueil et n'a pas encore réussi à atteindre le seuil de rentabilité. «On prévoit parvenir à nos objectifs d'ici deux ans», espère le chargé de projet.