Chaque fois que j'arrive à Vancouver, ça ne manque pas, toujours le même rituel.

D'abord cette odeur (la mer et les fleurs).

Puis, en roulant vers le centre-ville, une fois sur le pont Granville, à droite, ces milliers de condos dans des tours de verre, droites et effilées, comme une forêt de bambous.

Devant moi, le quartier des affaires et ses gratte-ciel et à gauche, ô ravissement, English Bay, un bout de Stanley Park et, au loin, des pics enneigés.

 

Je me cale dans la banquette à l'arrière du taxi en poussant un long ahhhhhhhhhh de bonheur et d'apaisement.

Montréal, c'est chez moi, c'est ma maison. Vancouver, c'est ma résidence secondaire. Après avoir fait le tour, plusieurs fois et dans tous les sens, du pays depuis une vingtaine d'années, je sais que c'est la seule autre ville canadienne où je pourrais vivre. Pas pour toujours. Le côté latin-tout-croche-mais-attachant (et surtout, francophone) de Montréal me manquerait trop, mais je passerais volontiers quelques mois par année à Vancouver. En attendant, j'y retourne le plus souvent possible.

On a dit de Vancouver que c'est le San Francisco du nord. On a dit aussi que c'est Vansterdam en raison de la présence répandue de la marijuana (et d'une relative tolérance envers la chose).

Je trouve toutefois que c'est l'expression «Porte du Pacifique» (en anglais: Pacific Gateway, qui apporte l'idée de mouvement vers...) qui définit le mieux Vancouver.

Porte et carrefour du Pacifique. Mélange de west coast pour les paysages, l'attitude des gens et la bouffe, et de Hong-Kong pour ses influences asiatiques, son architecture et sa communion avec l'eau. Avec un indéniable caractère canadian, symbolisé par l'amour du hockey et un fort penchant pour la monarchie britannique.

On y mange bien. L'air est bon. La nature généreuse. Et quand l'incroyable densité du centre-ville pèse trop aux amateurs de grands espaces, on traverse en quelques minutes le pont Burrard vers Kitsilano ou Lion's Gate vers les montagnes.

Vrai, il pleut beaucoup à Vancouver. Trop, parfois. Mais comme un ami vancouvérois m'a déjà dit: «Au début, on déprime parce qu'il pleut beaucoup en hiver. Puis, un jour, on comprend que lorsqu'il pleut à Vancouver, il neige dans les montagnes juste en face, à moins d'une heure de route...»

Au cas où vous auriez envie d'aller faire un tour à Vancouver, quelques incontournables:

Granville Island: pour le marché et la microbrasserie. Pour l'ambiance aussi. Allez-y en Aquabus (environ 2$ le passage), depuis le centre-ville ou False Creek, c'est encore mieux.

Le «Seawall» (la piste de vélo, course à pied ou patins à roues alignées). Un peu plus de 9 km. Et, en vélo, tout le chapelet de plages entourant le Grand Vancouver.

Le parc national Cypress: de l'autre côté de Vancouver, par le pont Lion's Gate. Par temps clair, pour zieuter de haut Stanley Park, la densité affolante du centre-ville et la vallée au complet. Saisissant.

Kitsilano: le Plateau-Mont-Royal de Vancouver.

Pour bouffer: Wild Rice (wildricevancouver.com), VJ'S (www.vijs.ca), C (www.crestaurant.com), Fuel (www.fuelrestaurant.ca).

Pour acheter du vin de Colombie-Britannique: Marquis Wine Cellar (1034 Davie Street), Taylorwood (1185 Mainland Street).

Pour un bon reality check derrière les grandes tours luxueuses: petite balade à pied dans les rues de Downtown Eastside, le quartier le plus pauvre et le plus poqué du Canada.