La modernité nous a apporté son lot d'innovations technologiques. Parmi celles-ci: le paraski, une invention québécoise qui appartient à la catégorie des sports aérotractés. Le paraski est un cerf-volant de traction qui utilise le vent pour vous permettre de sillonner sur vos skis le lac gelé ou la surface enneigée de votre choix. J'ai récemment goûté aux joies du paraski dans les Cantons-de-l'Est. Et vous savez quoi? C'est encore plus facile que je ne le croyais. En moins de 45 minutes, j'avais dompté le vent.

Bien sûr, dit sur ce ton, ça fait un peu pompeux, car le vent aura toujours le dernier mot. N'empêche qu'il a été relativement facile, malgré quelques entortillements dans ma voile, de comprendre le fonctionnement du paraski et ainsi de filer à 20 km/h sur le lac Brome. Pas trop mal pour un débutant.

Mon guide, Michel Huard, m'a donné rendez-vous au camping des Érables, sur le côté ouest du lac Brome. Dans une petite cabane de pêche munie d'un poêle à bois, il m'explique en 10 minutes ce que je dois savoir sur le paraski: que la voile ressemble à un parachute, que mes cordes ne doivent jamais être mêlées, qu'il existe différentes grosseurs de voiles, certaines plus performantes pour les experts, d'autres qui conviennent aux débutants, etc.

Après avoir enfilé un harnais, fixé à la partie supérieure de mes cuisses, je suis mûr pour le cours pratique. Je fixe la voile à mon harnais et en tirant sur la plus grosse corde, je la fais lever. Michel Huard est derrière moi et me tient par le harnais. Je n'ai pas encore mes skis aux pieds.

Il m'explique comment diriger la voile. Cela se fait à l'aide d'une barre de direction qui prend la forme d'un bâton d'environ un mètre. En tenant la barre à l'horizontale, la voile reste au sol et demeure stable; en tenant la barre à la verticale, la voile monte à son zénith et reste également stable. C'est en jouant avec la barre de droite à gauche que je peux me mouvoir. Je me plante quelques fois avant de bien comprendre que le vent peut parfois être très puissant.

Quiconque a des notions de voile se sentira en terrain connu. Mais moi qui suis un novice, je dois doublement m'appliquer. Ça y est : j'enfile mes skis. Je hisse ma voile et je glisse sur le lac gelé. J'atteins les 20 km/h! Bon, j'ai de la difficulté à revenir, mais après deux ou trois interventions du guide, je fais mon gars plein d'assurance qui ne tire plus sur le gouvernail mais qui se laisse tirer. Lâcher prise est ici le secret.

Pour les néophytes, il faut faire la distinction entre le paraski et le ski cerf-volant (ou powerkite en anglais). Une trentaine de mètres séparent le skieur de la voile avec un ski cerf-volant. D'où son côté plus extrême, plus difficile à maîtriser. Le paraski est plus accessible. Même un enfant de 12 ans peut y être initié, car selon le modèle utilisé, la distance entre la voile et le skieur ne dépasse guère les cinq mètres. Il est donc plus facile de s'immobiliser rapidement.

Pour un cours d'initiation de plus ou moins deux heures, il faut compter environ 50 $. Vous vous habillez chaudement et vous apportez vos bottes, vos skis et votre casque. La voile et le harnais sont fournis avec la formation. Une voile vaut au bas mot 500 $. Sur le site web de paraskiflex, l'inventeur et le fabricant du paraski, vous trouverez la liste des écoles et des détaillants de paraski. Il y en a dans toutes les régions du Québec.