Il a fallu attendre les accords de Latran, le 11 février 1929, sous le règne de Mussolini, pour que soit créé l'État de la cité du Vatican, assurant la souveraineté de cet État minuscule, ce qui n'allait en rien diminuer le prestige du pape, au contraire, car Rome est aujourd'hui plus connue comme capitale religieuse de l'univers catholique que capitale de l'Italie.

Couvrant un demi-kilomètre carré (44 hectares), soit deux fois moins que les plaines d'Abraham (108 hectares), la cité du Vatican, clef de voûte d'une religion qui regroupe quelque 800 000 fidèles sur la planète, est composée d'un ensemble de places, de jardins et d'édifices fort disparates qui se sont ajoutés au fil des siècles et qui constituent pourtant l'un des ensembles architecturaux les plus grandioses du monde.

La basilique Saint-Pierre, la chapelle Sixtine et la place Saint-Pierre, qui sert d'écrin à la basilique avec sa colonnade de Bernin, comptent parmi les monuments les plus connus du monde. Et que dire des nombreux services qu'on y trouve sur place : pharmacie, infirmerie, bibliothèque, garages, ateliers de restauration des oeuvres d'art, banque, bureau de poste, imprimerie, réseau et standard téléphonique, université, studios de radio (Radio Vatican émet en 36 langues), journal (Osservatore Romano), gare, héliport, supermarché (Annona), etc. Tout ça pour à peine quelque 1000 habitants... et pour les centaines de millions de catholiques répartis sur tous les continents. L'État pontifical possède sa propre Constitution, son passeport, sa monnaie, ses plaques minéralogiques, son drapeau, son propre système juridique, sa gendarmerie et ses quelque 120 gardes suisses. On n'y paie pas de taxes ni d'impôts.

La Rome papale

Mais la Rome papale ne se limite pas au Vatican et à ses abords. On n'a qu'à penser à Castel Gandolfo, la résidence estivale du pape, ou encore à l'agence de voyages Quo Vadis, spécialisée dans les pèlerinages, le siège de la congrégation de la Propagande de la foi, l'organisation de bienfaisance Caritas, sans compter les centaines d'ordres religieux qui ont pignon sur rue à Rome.

Rome n'est peut-être pas une ville sacrée, mais le clergé y est omniprésent. On évalue les garnisons du pape à plusieurs dizaines de milliers, soit des cardinaux, des évêques, des prêtres, des diacres, des religieux et des prélats qui vivent dans la ville éternelle... et après tout, le pape est toujours évêque de Rome. S'il y a des années que vous n'avez rencontré un prêtre ou des religieuses portant le costume traditionnel, vous en croiserez à Rome même si «la Rome en soutane», ces édifices gérés de près ou de loin par le clergé, ne se dévoile pas facilement.

Si votre séjour dans la ville éternelle est avant tout un acte de foi, vous vous ferez un devoir non seulement d'assister à l'audience hebdomadaire du pape ou à la bénédiction papale le dimanche sur la place Saint-Pierre, mais également de visiter les quatre basiliques majeures de Rome où seul le pape est habilité à célébrer la messe sur le grand autel, à savoir, outre la basilique Saint-Pierre, Saint-Jean-de-Latran, Sainte-Marie-Majeure et Saint-Paul-hors-les-Murs qui comptent sûrement parmi les plus belles églises de Rome. Ces basiliques ont le privilège de la Porta Santa, la porte sainte murée qui symbolise l'accession à l'univers spirituel et n'est ouverte qu'en temps de jubilé (tous les 25 ans) par le Saint-Père qui la frappe alors d'un marteau d'or. Prochain jubilé en 2025.