Il est minuit, mais le ciel est clair comme en plein après-midi: après un hiver interminable, les nuits blanches sont chaque année comme une renaissance à Saint-Pétersbourg et attirent des millions de touristes dans l'ancienne capitale impériale russe.

En visite pour la première fois dans la ville, Stefano, 28 ans, ne cesse de s'émerveiller devant ce soleil qui ne semble pas vouloir se coucher.

«C'est vraiment bien. Je viens d'Italie et c'est vraiment bizarre pour moi» d'observer une nuit si courte, d'à peine quelques heures, explique le jeune homme.

Comptant parmi les villes les plus septentrionales au monde, Saint-Pétersbourg ne connaît quasiment plus la nuit pendant quelques semaines autour du solstice d'été, le 21 juin cette année en heure locale.

Un phénomène surprenant pour les touristes, et régénérant pour les locaux, après plus de six mois d'hiver sombre et rigoureux.

«L'atmosphère de la ville change, la ville se réchauffe, les gens se baladent, jour et nuit», dit Alina, une Péterbourgeoise de 24 ans qui joue du violon dans la rue avec quelques amies.

«Les gens font plus attention aux musiciens de rue. Ils écoutent, apprécient et s'approprient cette énergie», raconte une autre violoniste du groupe, Elizaveta, 23 ans.

Selon la chef du département du tourisme à Saint-Pétersbourg, Marianna Ordjonikidzé, en moyenne 5 millions de touristes affluent chaque année pour admirer ce phénomène entre fin mai et mi-juillet, soit presque autant que la population de la deuxième ville de Russie.

«Les Nuits Blanches de Saint-Pétersbourg sont un emblème de la ville depuis sa fondation. Et pour tout le monde, Saint-Pétersbourg et les Nuits Blanches, cela va ensemble», souligne-t-elle.

Malgré le régime de visas très strict toujours en vigueur en Russie, la ville a obtenu un régime spécial pour ses visiteurs étrangers.

«Tous ceux qui veulent venir visiter Saint-Pétersbourg, sans visa, peuvent prendre le ferry, par exemple depuis Stockholm ou Helsinki, et peuvent rester à Saint-Pétersbourg sans visa pendant 72 heures», explique Mme Ordjonikidzé.

La période est marquée par un festival de musique classique autour du célèbre Théâtre Mariinski et de nombreuses autres manifestations culturelles, comme celles marquant traditionnellement la fin de la scolarité de milliers de lycéens.

Concerts, danse, spectacle de son et lumière égrènent la journée, qui trouve son paroxysme avec un feu d'artifice lancé depuis la Neva, avant que n'arrive un somptueux bateau aux voiles rouges, symbole de l'espoir et de la nouvelle vie à venir.

Victoria, 18 ans, a fait le chemin depuis Koursk, à plus d'un millier de kilomètres de là, pour «ressentir cette atmosphère de fête».

Des festivités étroitement encadrées par d'importantes forces de police dans la ville.