Un tribunal de La Haye, aux Pays-Bas, a débouté vendredi des propriétaires de «coffee-shops» qui s'opposent à la décision du gouvernement néerlandais d'interdire la vente de marijuana aux touristes étrangers à partir du 1er mai et de la réserver aux seuls résidents des Pays-Bas.

La mesure, qui met fin à une tolérance remontant aux années 1970, doit d'abord s'appliquer aux «coffee-shops» des provinces du sud des Pays-Bas, avant d'être étendue en 2013 au reste du pays, notamment à Amsterdam.

La mesure prévoit d'instaurer une «carte marijuana» réservée exclusivement aux résidants des Pays-Bas, justificatifs à l'appui, et transforme les «coffee-shops» en clubs privés comptant 2000 membres au maximum.

Le tribunal de La Haye a repris les arguments de l'avocat du gouvernement, Eric Daalder, selon lesquels l'augmentation de la délinquance liée à l'afflux de millions de touristes étrangers venant acheter de l'herbe aux Pays-Bas justifie les mesures de restriction.

Maurice Veldman, un des avocats des propriétaires de «coffee-shops», a dénoncé un «jugement politique» et annoncé qu'il allait faire appel.

«Le juge n'a pas répondu à la principale question: peut-on pratiquer une discrimination à l'encontre des étrangers quand aucune question d'ordre public n'est en jeu?» a demandé Me Veldman.

Le gouvernement met précisément cette question en avant, faisant valoir que l'afflux de «touristes de la drogue», venus notamment de Belgique, d'Allemagne ou de France, s'accompagne de troubles importants à l'ordre public, notamment du tapage nocturne, des bagarres et divers trafics.

Les propriétaires de «coffee-shops» de Maastricht, qui redoutent une baisse importante de leur chiffre d'affaires, ont prévenu qu'ils n'appliqueraient pas la mesure. Les municipalités de Tilburg, de Breda et de Maastricht ont également fait connaître leur opposition à la «carte marijuana».