Le débat est lancé en Italie sur la possibilité de remettre un plancher au célèbre Colisée de Rome, afin de pouvoir y organiser des manifestations culturelles.

Le ministre de la Culture Dario Franceschini a annoncé dimanche sur Twitter qu'il «aimait beaucoup» l'idée d'un professeur romain de restituer le plancher au Colisée. «Il suffit d'un peu de courage», a-t-il ajouté.

Le Colisée a eu un plancher qui couvrait l'arène jusqu'à la seconde moitié du XIXe siècle, mais qui a été retiré pour laisser place à des recherches archéologiques.

Désormais, le sous-sol est encore visible et seule une toute petite partie de l'arène est couverte.

L'idée de base, sur laquelle des spécialistes doivent désormais travailler, est de construire un plancher amovible qui permettrait d'organiser des événements culturels, comme des concerts.

«C'est une chose faisable et même utile. Au fond, le Colisée est né comme une arène. Il n'y a pas de gros problèmes, même si les études doivent être approfondies, car il faut résoudre des questions assez complexes», a déclaré Adriano La Regina, ancien responsable des biens archéologiques de Rome, cité par la presse.

«Le Colisée n'est pas un monument délicat comme il pourrait sembler, car il est né justement comme un stade pouvant accueillir des dizaines de milliers de personnes», a-t-il ajouté.

Mais pour Salvatore Settis, ancien président du Conseil supérieur des biens culturels italiens, la question n'est pas d'actualité.

«Nous vivons un moment dramatique pour le patrimoine culturel. Dans cette situation, je ne pense pas que restituer le plancher au Colisée soit une priorité raisonnable», a-t-il estimé en évoquant les coupes sévères dans le budget du ministère de la Culture.

«Tous les projets sérieux ont besoin de beaucoup d'argent. Si ce projet se poursuit, nous trouverons l'argent», a assuré lundi M. Franceschini.

La construction du Colisée, ou l'amphithéâtre Flavien, s'est achevée en 80. Le plus grand amphithéâtre sous l'Empire romain (188 mètres sur 156, pour une hauteur de 48,50 mètres) accueille désormais environ six millions de visiteurs par an.

Il est en cours de restauration depuis septembre 2013 grâce à un financement de 25 millions d'euros offert par Diego della Valle, le patron des chaussures de luxe Tod's. Ces travaux devraient s'achever au printemps 2016.