Après des années d'atermoiements, une liaison ferroviaire rapide entre Paris et l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle va être construite à partir de 2017 pour une mise en service en 2023.

CDG Express parcourra non-stop 32 kilomètres en 20 minutes. Il reliera toute l'année la capitale - depuis la gare de l'Est - à l'aéroport toutes les 15 minutes entre 5h00 et minuit, a annoncé le ministre des Transports Frédéric Cuvillier.

Sur les 32 km de parcours, 8 km devront être construits.

Ce train rapide constituera une alternative au RER B (réseau express régional d'Île-de-France) qui dessert une série de villes de Seine-Saint-Denis avant d'atteindre l'aéroport et est régulièrement décrié par ses usagers dénonçant vétusté, défaillances techniques récurrentes et insécurité.

«C'est une ambition absolument nécessaire pour l'image, pour la compétitivité de cet aéroport», a souligné M. Cuvillier, à l'occasion de la cérémonie des voeux d'Aéroports de Paris (ADP) à Roissy.

«Ces nouvelles infrastructures (...) sont nécessaires pour renforcer l'attractivité de l'un des aéroports les plus importants d'Europe et plus largement de la destination France», a-t-on renchéri chez Air France.

Même son de cloche du côté du Medef: «Une desserte optimisée de Roissy constitue un enjeu majeur pour l'économie francilienne», a souligné l'organisation patronale, indiquant que les transports en commun assurent 45% des déplacements liés à Roissy (dont 27% par le RER B).

Selon le scénario retenu par le gouvernement, les passagers aériens devront débourser 24 euros pour un trajet simple (plein tarif) en CDG Express contre un peu moins de 10 euros actuellement pour un aller en RER B. «Ce prix reste dans la moyenne de ce qui se pratique en Europe», a fait valoir l'entourage du ministre.

À Stockholm, un trajet simple avec l'Arlanda Express coûte 260 couronnes (environ 45$ CAN) en plein tarif. À Londres, le train rapide Heathrow Express entre Londres Paddington et Heathrow coûte 21 livres (47$ CAN) pour un aller simple.

Évoqué dès 1998, CDG Express avait été déclaré d'utilité publique dix ans plus tard avant d'être attribué en concession au groupe français de BTP Vinci. L'entrée en service était alors programmée pour 2014. Mais Vinci avait jeté l'éponge fin 2011 faute de financements. Il réclamait notamment une participation de l'État de 135 millions d'euros.

En 2013, Paris-Charles de Gaulle, deuxième aéroport d'Europe derrière Heathrow, a accueilli 62,0 millions de passagers. Sa capacité d'accueil total s'élève à 80 millions.

On estime que 7 à 8 millions de passagers empruntent aujourd'hui le RER B pour quitter l'aéroport ou s'y rendre.

La construction de cette liaison rapide sera remboursée sur le prix des billets. Et une ressource externe telle qu'un prélèvement d'un euro sur le billet d'avion pourrait également être mise en oeuvre.

Air France a mis en garde jeudi sur le fait que «si d'autres sources de financement devaient être trouvées, elles ne devraient pas peser sur les compagnes aériennes qui, dans un contexte de crise, sont soumises à une forte concurrence internationale». Le futur exploitant doit encore être choisi probablement à l'issue d'un appel d'offres.