Colmar ne fait pas ses 67 000 habitants. On se croirait plutôt dans un gros village au coeur de l'Alsace, à 20 km de la frontière allemande. D'ailleurs, on ne compte plus les fois où la ville est passée de la France à l'Allemagne, et c'est un miracle que ce petit bijou à cheval entre le Moyen Âge et la Renaissance soit demeuré pratiquement intact... et souvent magique, comme au temps des marchés de Noël.

JOUR 1

10 h

Le coeur à pied

Découvrir Colmar, c'est marcher, marcher et marcher encore. Non pas que la ville soit si étendue, mais plutôt que son coeur est entièrement piétonnier. Aucun stress, aucune urgence. On flânerait indéfiniment dans ces rues aux maisons à colombages, plus fleuries les unes que les autres. Et si on lève les yeux, on aperçoit au-dessus des commerces de magnifiques enseignes parfois vieilles de plusieurs siècles, qu'on bichonne et protège avec amour. Regardez encore mieux, et vous verrez que les poutres de ces grandes maisons sont toutes numérotées au poinçon : quand la ville haussait trop l'impôt foncier, le propriétaire les démontait et partait s'installer ailleurs !

12 h

Tous au winstub

Comme marcher donne de l'appétit, vivement au winstub, ces restos typiquement alsaciens où l'on mange, sur de grandes tables de bois recouvertes de nappes à carreaux, une nourriture qui tient au ventre : galettes de pommes de terre, choucroute ou encore baeckeoffe. C'est simple et très goûteux. Le Koïfhus, sur la place de l'Ancienne Douane, est assez typique du genre. Mais il y en a beaucoup d'autres, et de bonne qualité.

14 h

L'incontournable

Plusieurs viennent à Colmar d'abord pour son principal musée, l'Unterlinden. Parce que dans le musée, il y a le retable d'Issenheim, un véritable chef-d'oeuvre qui vient de passer le cap des 500 ans en gardant ses couleurs franches, vives, et son étonnante puissance d'évocation. À noter : le musée est sur le point de rouvrir, le 11 novembre, à l'issue de vastes travaux d'agrandissement.

17 h

À boire !

Colmar est au coeur du vignoble alsacien. Sylvaner, riesling, gewurztraminer et autres pinot sont partout. On peut même visiter les caves de deux viticulteurs en plein centre-ville. Sans surprise, le vin local vendu en pichet dans les restos est excellent et bon marché. Pour qui a le temps, pourquoi ne pas louer un vélo (à la gare SNCF, service souriant et allumé) et pousser dans la campagne toute proche ? On passe carrément à travers les innombrables vignobles qui entourent des villages charmants (ne manquez pas Riquewihr !) aux allures de carte postale. Mine de rien, les pentes sont raides : si on vous offre un vélo à assistance électrique, dites oui, même là , vous devrez jouer rondement du mollet pour faire avancer la bête.

JOUR 2

10 h

Aussi pour les adultes

On dit les Alsaciens sérieux, c'est pourtant à Colmar qu'on trouve un Musée du jouet fort bien garni. Un musée plus « vitrine » qu'interactif, qui propose notamment une collection de poupées s'étalant sur plusieurs siècles et pas moins de 1 km de voies ferrées miniatures qui traversent des paysages reconstitués à l'échelle. Un orchestre d'automates joue du Mozart, un théâtre de marionnettes présente des fables de La Fontaine mettant des cigognes en scène. Ce n'est pas un hasard : sur certaines églises et certains édifices publics de Colmar, on apercevra des perchoirs destinés à cet oiseau fétiche en Alsace. Les cigognes y étaient en voie de disparition, les voici de retour grâce à diverses mesures, comme celle-ci.

14 h

Ô, gondolier...

Les barques à fond plat remplacent ici les gondoles, n'empêche que « La Petite Venise » et son quartier vert font partie des attraits les plus courus de Colmar. Une petite demi-heure sur l'eau à reluquer les vieilles habitations, la rue de la Herse, les maisons de pêcheurs du quai de la Poissonnerie, le marché couvert récemment retapé. Et quelques oeuvres de Bartholdi en passant, parce que la ville en est pleine. Bartholdi est un fils de Colmar qui était déjà célèbre à 25 ans. Il a, entre autres, conçu une certaine statue de la Liberté à New York...

16 h

À Noël !

La Collégiale Saint-Martin, la Maison Pfister, la bibliothèque municipale et son beau cloître... tout ça paraît terriblement sérieux, et pourtant la vie explose de partout ici, les rues sont pleines, les gens de bonne humeur. Et ce n'est qu'un échantillon de ce qui se passe de la fin du mois de novembre à la fin du mois de

décembre : les marchés de Noël de Colmar sont célèbres en Europe et très courus. Des lumières à profusion, des maisons décorées, plein d'exclusivités à vendre. Mais il est impératif de réserver son hébergement, la ville déborde alors de partout.

19 h

La dernière cène

Deux suggestions pour ce dernier repas. Dans le genre brasserie parisienne, Le Théâtre, à deux pas du théâtre municipal, propose des plats plutôt classiques et bien faits dans un décor chaleureux et original. Le coup de

coeur : le Frichti's, bistro gastronomique minuscule, en demi-sous-sol, à la cuisine imaginative mais qui sait aussi rajeunir les plats du terroir. Exactement comme les vieilles pierres et le postmoderne composent sa décoration.