La Tour Eiffel est restée fermée mardi matin pour cause de grève, a-t-on appris de sources syndicales et auprès de la société qui gère le fameux monument parisien.

Un préavis portant sur de nombreuses revendications - salaires, conditions de travail sécurité, intéressement...- avait été déposé la semaine dernière par la CGT, majoritaire parmi les quelque 300 employés de la tour.

Dans un communiqué, ce syndicat a précisé les points principaux du conflit : «Dénonciation de la gestion actuelle des travaux, renforcement des moyens de sécurité, obtention de la part de la Mairie de Paris d'une garantie de renégociation du Programme contractuel d'investissement (ensemble des travaux à réaliser pendant les 10 ans de la concession et non réalisable en l'état)».

«La Tour Eiffel a la particularité de dépendre de ses moyens d'ascension», explique la CGT. «En 2008, la rénovation de l'ascenseur Ouest fut décidée. Les travaux devaient durer 2 ans et coûtaient 18 millions d'euros. Après 5 ans, il est toujours indisponible (un nouveau report pour 2014 a été annoncé) et le montant des travaux avoisine désormais les 40 millions d'euros».

«L'absence de cet ascenseur a de lourdes conséquences sur l'entretien des autres moyens d'ascension qui doivent être à leur tour arrêtés pour des travaux de maintenance et d'entretien», déplore le syndicat.

Du coup, selon lui, «les possibilités d'accueillir le public se réduisent, les files d'attente s'allongent, les visiteurs s'impatientent, les conditions de travail se dégradent».

Après une séance de sept heures de négociations lundi, la grève a été votée mardi matin tôt et la tour est restée close.

Elle aurait dû ouvrir ses ascenseurs et ses portes à 9 h heures.

La haute saison ayant commencé le 15 juin, avec des horaires élargis (jusqu'à 0 h 45), la «demoiselle de fer» accueille entre 25 000 et 30 000 personnes par jour, sept jours sur sept (sept millions par an). Elle est régulièrement présentée comme le monument payant le plus fréquenté au monde.

Le précédent mouvement social ayant touché la plus fameuse création de Gustave Eiffel remonte à décembre 2010. Il avait duré deux jours.

Les négociations entre la direction et la CGT devaient reprendre dans l'après-midi.

La Tour (324 mètres de haut avec ses antennes, cinq ascenseurs menant au premier étage, 1 665 marches) est gérée par une société d'économie mixte (SETE) où la Ville de Paris est majoritaire à 60%, le reste étant détenu par Dexia, et des actionnaires privés (LVMH, Eiffage, Unibail...)

Les 300 employés sont pour une grosse moitié des agents d'accueil.

Les deux restaurants installés dans la Tour sont restés ouverts et accessibles.