L'hébergement hôtelier proposé par la France déçoit une partie de la clientèle étrangère, tout comme l'offre de magasinage, en particulier parmi les clients des BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) qui découvrent la France, selon une étude du ministère français de l'Économie publiée aujourd'hui.

Et le danger d'une érosion des clientèles traditionnelles d'Europe et d'Afrique guette, souligne l'étude de la Direction générale de la compétitivité, de l'industrie et des services (DGCIS), alors que les Européens représentent 85% des touristes en France.

Si 62% des touristes internationaux se disent très satisfaits et la plupart des autres «satisfaits» de leur séjour en France, première destination touristique au monde, l'engouement reste toutefois nettement plus marqué parmi les clientèles traditionnelles d'Europe, d'Afrique et d'Amérique du Nord que chez les autres, notamment d'Asie, indique l'étude, réalisée avec la Banque de France.

Les plus satisfaits sont les Britanniques. Mais seuls 48% des clients d'Asie se disent «très satisfaits» de leur séjour en France. Pour les BRIC, le taux global est de 50%, mais tombe à 39% pour la Chine et 43% pour l'Inde.

Parmi les différents types d'hébergement possibles, c'est l'hôtel, hébergement le plus usité, qui «recueille la part la plus faible de touristes très satisfaits de leur voyage». «L'hôtellerie est moins satisfaisante que les autres formes d'accueil. L'amélioration de l'offre hôtelière est donc un enjeu pour l'attractivité de la destination France», indique l'étude.

Par ailleurs, les touristes des BRIC qui découvrent la France «sont déçus par l'offre en matière de shopping, au contraire de l'offre culturelle du pays», constate la DGCIS, évoquant une offre touristique «insuffisamment adaptée aux attentes de ces clientèles».

L'enjeu est de taille, car la clientèle des pays émergents ne cessent de croître et est très dépensière, surtout en matière de produits de luxe.

L'étude relève aussi la difficulté pour la France à faire revenir certains touristes. La part des Asiatiques disant n'être pas sûrs de vouloir revenir en France est particulièrement importante, souligne l'étude.

La DGCIS évoque à terme «une possible érosion de la clientèle étrangère».

Selon la DGCIS, le tourisme urbain, les séjours de courte durée mais aussi la saison estivale sont moins appréciés par les touristes étrangers.

Elle invite donc à «promouvoir des séjours exclusivement consacrés à la France, permettant d'en découvrir les multiples facettes», plutôt que des formules-circuits en Europe.