Après des décennies durant lesquelles elle a soigné sa réputation de destination prisée pour faire la fête en Europe, Berlin voit sa vie nocturne menacée, selon la presse.

Les clubs trendy et les lieux alternatifs de la capitale allemande, qui ont prospéré dans les années chaotiques qui ont suivi la chute du mur de Berlin, pourraient disparaître à cause d'une armée d'investisseurs et de l'explosion des prix des loyers, a noté Der Spiegel la semaine dernière.

Dans la ville, un total de 15 clubs est menacé de fermer, a rapporté le magazine, alors que les quartiers concernés s'embourgeoisent, que les résidants se plaignent et que les investisseurs recherchent de nouveaux logements.

Les Berlinois sont tellement préoccupés par ce phénomène qu'ils ont inventé une expression - clubsterben (littéralement «la mort du club») - pour en parler et que même les autorités tentent de faire quelque chose.

La municipalité prévoit ainsi de mettre en place un «conseil de la musique» chargé d'investir 1 million d'euros (1,3 millions $CAN) pour aider les clubs à trouver de nouveaux lieux et pour protéger la scène musicale berlinoise, même si les détails exacts n'ont pas encore été réglés et ne devraient pas être en place avant 2013.

Cette initiative devrait en aider certains, mais ce sera trop tard pour d'autres adresses trendy de quartiers comme la Prenzlauer Berg, désormais embourgeoisée et remplie de jeunes professionnels et de familles prospères, alors que c'était autrefois un paradis alternatif.

Grâce à ses tarifs hôteliers peu élevés, aux compagnies aériennes low-cost et à sa fantastique vie nocturne, Berlin est devenue incroyablement populaire, et de nombreux touristes viennent de toute l'Europe y faire un break le temps d'un week-end.

Près de 10 millions de visiteurs se sont rués vers la capitale allemande en 2011, selon les chiffres officiels, soit une augmentation de 9% - la durée du séjour moyen étant de seulement 2,3 jours.