BANFF, Alberta - Marilyn Monroe a dormi ici en 1953, tout comme le roi George VI, en 1939, et d'innombrables personnages riches et célèbres du XXe siècle. Planté dans un décor aussi sauvage que magnifique (à 1400 m d'altitude, devant la rivière Bow, au pied du mont Sulphur), le Banff Springs, désigné lieu historique national, est sans aucun doute l'un des hôtels les plus célèbres au pays. Et la perspective d'un séjour dans l'une de ses 764 chambres fait rêver plus d'un voyageur.

Découvrez un hébergement testé par un journaliste.

BANFF, Alberta - Marilyn Monroe a dormi ici en 1953, tout comme le roi George VI, en 1939, et d'innombrables personnages riches et célèbres du XXe siècle. Planté dans un décor aussi sauvage que magnifique (à 1400 m d'altitude, devant la rivière Bow, au pied du mont Sulphur), le Banff Springs, désigné lieu historique national, est sans aucun doute l'un des hôtels les plus célèbres au pays. Et la perspective d'un séjour dans l'une de ses 764 chambres fait rêver plus d'un voyageur.

C'est Fairmont qui exploite le luxueux établissement. Ceux qui connaissent le Château Frontenac, à Québec, s'y sentiront en terrain connu. Construit par le Canadien Pacifique dès 1887, puis rebâti dans le même style « château seigneurial écossais » après un incendie en 1926, maintes fois agrandi et rénové, toujours dans le même esprit, le Banff Springs ne laisse pas de glace, même au plus froid de l'hiver. Son hall immense et ses somptueuses salles de réception (particulièrement le Mount Stephen Hall, la salle à manger Alhambra et la salle de bal Cascade), avec de hauts plafonds, des pierres taillées, des boiseries et des lustres à n'en plus finir, ont ce qu'il faut de majesté et d'opulence pour enchanter tous ceux qui y pénètrent.

Et beaucoup de gens viennent ici. D'ailleurs, l'hôtel affiche déjà complet pour l'été qui vient. Il faut également compter les curieux qui déambulent sans cesse dans les couloirs, pour manger dans l'un des 13 restaurants ou magasiner dans les commerces du rez-de-chaussée. Et ceux aussi qui viennent ici dans l'espoir d'apercevoir les fantômes de l'hôtel.

Le personnel vous parlera avec enthousiasme des apparitions répétées de Sam le porteur, le gentil fantôme d'un ancien employé mort en 1975 qui a la réputation de venir en aide aux clients ou aux employés. Le récit de la mariée morte le jour de ses noces en trébuchant dans l'escalier de la salle de bal, vers 1930, et qui revient hanter les lieux depuis, est si célèbre que la Monnaie royale a frappé une pièce de 25 cents à son effigie en 2014.

L'histoire de la chambre 873, en revanche, n'enchante pas le personnel de l'hôtel. Selon une légende qui circule sur le web, des dizaines de clients y auraient été réveillés la nuit par les cris d'une famille massacrée sur place. Au point où la chambre aurait été condamnée. Dans le couloir du 8e étage, on voit bien l'endroit où se trouvait la porte de la chambre disparue. De même qu'un panneau qui demande aux visiteurs de s'abstenir de cogner au mur. Ce serait donc vrai ? Non, maintient l'hôtel, la réalité n'a rien de mystérieux. La chambre 873 était trop petite, elle a été sacrifiée pour agrandir la 871. Et les bruits entendus par ceux qui ont cogné là où la porte a été transformée en mur ? « Ce sont les clients qui se font déranger dans leur chambre ! », répond Tara Gaucher, une employée du Banff Springs.

On peut les comprendre de s'énerver un peu, quand on pense qu'il faut débourser au moins 600 $ la nuit en haute saison pour dormir au Banff Springs.

Fantôme ou pas, à ce prix, les clients ont droit à un lit immense et vraiment confortable. Dans notre chambre, assez petite, on trouvait aussi un joli lustre au plafond... et la vue sur la rivière était franchement impressionnante. La salle de bains, avec sa robinetterie flambant neuve et ses produits de toilette raffinés, faisait très « hôtel de luxe ».

Reste que le Banff Springs est un vieil établissement, aux murs mal insonorisés. Quand le voisin éternue, impossible de ne pas l'entendre. L'amas de câbles mal dissimulés sous le pupitre brise aussi le charme de l'endroit. Les amateurs de luxe trouveront aujourd'hui sans mal une chambre plus grande et plus somptueuse ailleurs. Souvent à meilleur prix. Mais pas au milieu du parc national de Banff.

Ceux pour qui quelques centaines de dollars de plus ou de moins ne changent pas grand-chose, ou qui se passionnent pour les hôtels historiques, apprécieront sans doute leur séjour ici. Les autres seront assurément ravis par une visite autoguidée à l'aide d'une brochure remise à l'accueil, suivie d'un thé à l'anglaise au milieu d'un décor digne d'un film.

NOTRE VERDICT

• Prix payé : À partir de 479 $ (taxes et frais en sus) l'hiver, et à partir de 599 $ (taxes et frais en sus) l'été.

• Situation : À la sortie de Banff, là où se rencontrent les rivières Spray et Bow, dans un écrin d'une beauté rare, où la nature magnifique est restée (et restera à jamais) intouchée.

• On aime : Le décor à l'extérieur et à l'intérieur de l'hôtel (espaces communs somptueux), la riche histoire de l'endroit.

• On aime moins : Le prix, les murs mal insonorisés, le petit déjeuner banal du Bow Valley Grill.

• Un endroit à recommander pour... les (fortunés !) amateurs d'hôtels historiques.

PHOTO YANNICK FLEURY, LA PRESSE

L'immense hall d'entrée du Banff Springs.

PHOTO YANNICK FLEURY, LA PRESSE

La salle de réception Mount Stephen Hall, avec de hauts plafonds, des pierres taillées, des boiseries et des lustres à n'en plus finir, a ce qu'il faut de majesté et d'opulence pour enchanter tous ceux qui y pénètrent.