Des suggestions pour découvrir les attraits de Samaná et la culture locale.

Curiosités locales

Le pain à la noix de coco

En traversant les villages de Samaná, on les voit cuire au-dessus de feux de bois : le pain à la noix de coco, moelleux et goûteux, est une curiosité culinaire de la République dominicaine. À Santa Bárbara de Samaná, nous avons rencontré Nelly Mercede, qui a repris la boulangerie de sa défunte mère, Albertina de Peña. La Vieja (littéralement la Vieille) était reconnue pour son pain et ses cakes à la noix de coco. Nelly s’occupe de la boulangerie cinquantenaire avec ses deux frères Eric et Israel. Retenez le nom : D’Vieja Pan.

Le temps pluvieux

PHOTO JEAN SIAG, ARCHIVES LA PRESSE

Le temps pluvieux et la mer agitée sont fréquents à Samaná, même s’ils sont passagers.

Samaná est une péninsule luxuriante, mais cette verdure a un prix : la pluie. Même si le mois de mai est réputé pour être LE mois de pluie abondante, il pleut de façon épisodique pendant toute l’année — surtout la nuit. Quand nous y étions, en janvier 2020, il pleuvait surtout l’après-midi et le soir de façon intermittente. Bref, le soleil n’est pas garanti, même si, de décembre à avril, normalement, c’est la saison sèche. Mais que voulez-vous, le climat est perturbé, même ici. De ce point de vue, la côte de Punta Cana est plus stable côté température.

La faune locale

PHOTO JEAN SIAG, ARCHIVES LA PRESSE

Un chat errant, vu en haut d’une falaise à l’approche de la ville de Cosón

C’est pareil dans toutes les villes de la République dominicaine : le nombre de chats (mais surtout de chiens) errants est étonnamment élevé. Une situation qui s’est dégradée au point où le gouvernement a lancé il y a quelques années une campagne publique de stérilisation annuelle. Selon notre guide Carlos Romero, la situation s’est améliorée considérablement depuis. Mais vous en verrez régulièrement. Comme beaucoup de chèvres, de sangliers, d’ânes, de chevaux ou de volailles sauvages.

La présence haïtienne

PHOTO JEAN SIAG, ARCHIVES LA PRESSE

Des artistes haïtiens vendent leurs toiles à Las Terrenas.

Depuis le séisme de 2010, le nombre d’Haïtiens qui sont passés « de l’autre côté » de l’île d’Hispaniola est monté en flèche. Au point où le gouvernement dominicain a voulu régulariser le flux des arrivées, exigeant notamment un acte de naissance, ce que la plupart des réfugiés ne pouvaient évidemment pas fournir. La relation entre les deux peuples est donc tendue, d’autant plus que les terres arables et les forêts touffues sont du côté dominicain. Si l’on peut voir quelques artistes haïtiens à Las Terrenas, beaucoup d’entre eux font de petits travaux manuels, vendent des fruits ou surveillent des édifices.

Trois activités à essayer

La balade en quatre-roues d’El Limón

PHOTO CARLOS ROMERO

Balade en quatre-roues à El Limón

Ce n’est pas l’activité la plus écolo, mais c’est une excursion très populaire à Samaná, parce qu’il faut bien le dire, on peut passer pratiquement partout avec ces machins-là — chemins boueux, rivières, sentiers et routes de campagne. Avec deux guides avertis, on traverse plusieurs villages et terres agricoles de l’île. On conduit la machina par équipe de deux. Au cours de notre escapade de trois heures, nous nous sommes notamment arrêtés chez Teo Maldonado, propriétaire d’un champ de cacao à El Limón Agua Sabrosa. L’homme, d’une grande amabilité, nous a fait goûter à un chocolat chaud maison et à sa concoction de mamajuana (mélange de miel, de vin rouge et de rhum avec des épices). L’élixir aurait des effets aphrodisiaques, a insisté M. Maldonado… La balade vous coûtera environ 85 $ US par véhicule.

La visite des grottes Los Haitises

PHOTO JEAN SIAG, ARCHIVES LA PRESSE

Dans le parc national de Los Haitises

Le départ se fait de la ville de Santa Bárbara de Samaná, en catamaran. En une heure environ, on se retrouve dans la baie de Samaná, où l’on arrive dans la zone du parc national de Los Haitises en zigzaguant autour d’une cinquantaine de petits îlots verts appelés mogote — qui évoquent vaguement les îlots de la baie de Ha Long, au Viêtnam. Les grottes millénaires sont nichées dans la forêt, à quelques mètres des rives. C’est là que le film Pirates des Caraïbes a été tourné, semble-t-il. Dans les deux grottes que l’on peut visiter, on observe des pictogrammes d’animaux (poissons, chauve-souris, etc.). La deuxième grotte est traversée par un chemin de fer de 16 km qui servait à acheminer les bananes vers la baie, d’où elles prenaient le chemin des côtes américaines. Une sortie qui vous coûtera environ 65 $ US par personne.

L’observation de baleines

PHOTO JEAN SIAG, ARCHIVES LA PRESSE

Kim Beddall, spécialiste des mammifères marins, vit à Samaná depuis 35 ans.

Autre excursion possible de Santa Bárbara de Samaná : l’observation des baleines à bosse, qui sont plus de 10 000 à patauger dans les eaux chaudes des Antilles de la mi-janvier à la mi-mars. La Presse a rencontré Kim Beddall, spécialiste des mammifères marins, native de Pickering, en Ontario, qui vit dans la péninsule de Samaná depuis 35 ans. Quand on lui fait remarquer que ce sont nos baleines de Tadoussac qui séjournent en République, elle nous corrige : « Vos baleines sont dominicaines ! Elles sont nées ici, mais elles se nourrissent dans l’estuaire du Saint-Laurent. Chaque début d’année, elles rentrent au pays pour mettre bas ou pour se choisir un partenaire. » Comme les baleines nagent en solitaire, il faut être patient, mais les guides savent les repérer.