Des centaines de touristes étrangers sont bloqués depuis mercredi dans la zone de la célèbre citadelle inca Machu Picchu, les trains étant à l’arrêt en raison des manifestations contre la nouvelle présidente péruvienne Dina Boluarte, après la destitution de Pedro Castillo auteur d’un coup d’État manqué.

À Aguas Calientes, village thermal niché dans la vallée encaissée au pied du site historique, et par lequel on accède au Machu Picchu, des dizaines de touristes sont pris au piège.

Le train entre la citadelle de pierre et Cuzco, l’ancienne capitale de l’empire inca, située à 110 km, est en effet l’unique moyen moderne de se rendre ou de quitter la citadelle.

« Nous sommes maintenant à Aguas Calientes et nous ne pouvons pas retourner à Cuzco ni partir pour un autre pays à cause des manifestations. Je suis avec des enfants, pour moi c’est un problème », a déclaré Gale Dut, une touriste israélienne.

« Je veux juste me rendre en toute sécurité dans un autre pays, mais PeruRail [l’opérateur du train] me dit qu’il n’y a pas de train », a-t-elle ajouté.

Selon la municipalité de Machu Picchu, quelque 779 touristes de différentes nationalités sont bloqués depuis mardi.

Le service ferroviaire entre Cuzco et le joyau touristique du Pérou est suspendu depuis mardi, en raison des protestations qui ont débuté lundi dans la ville de Cuzco. Les manifestants ont notamment tenté de prendre l’aéroport qui est désormais fermé.

« Je devais quitter Cuzco [mardi] en train et prendre un vol pour Lima pour rentrer chez moi, mais maintenant la situation n’est pas claire », a déclaré inquiet Walter, un touriste belge.

PeruRail assure donner la priorité à la sécurité des passagers, craignant des blocages des voies ferrées.

Le maire de Machu Picchu, Darwin Baca (la ville a changé de nom pour Machu Picchu pour bénéficier de sa célébrité), a demandé au gouvernement de l’aide humanitaire et demande l’envoi d’hélicoptères pour évacuer les touristes.  

Des syndicats agraires ainsi que des organisations paysannes et indigènes, très présentes dans la région de Cuzco, ont annoncé une « grève indéfinie » dans plusieurs régions du Pérou à partir de mardi, exigeant la fermeture du Congrès, des élections anticipées et une nouvelle constitution, selon un communiqué du Front agraire et rural du Pérou.