El Popo boucane. Le Popocatepetl (son nom officiel) émet une épaisse fumée grise qui rejoint un énorme nuage qui tourbillonne lentement au-dessus du volcan.

À seulement 70 kilomètres de Mexico, El Popo est parfois visible de la capitale mexicaine, parfois non, selon le degré de pollution ambiant. Mais du camp de base d’un autre grand volcan, l’Iztaccihuatl, on ne peut le manquer. Parfois, dans le calme de la nuit, on peut entendre de sourdes explosions qui semblent provenir de l’intérieur du cône volcanique.

En langue nahuatl, le nom Popocatepetl signifie « la montagne qui fume ». Il n’y a pas si longtemps, El Popo était un objectif prisé des randonneurs et des alpinistes, avec ses 5393 mètres d’altitude. Mais depuis un regain d’activité volcanique au début des années 2000, randonneurs et alpinistes se tiennent loin. Et regardent du côté de son petit frère, l’Iztaccihuatl, beaucoup plus calme, avec une altitude quand même impressionnante de 5230 mètres.

PHOTO MARIE TISON, LA PRESSE

La crête de l’Iztaccihuatl ressemble vaguement à une femme couchée. On peut faire de très belles randonnées pédestres dans le parc national qui porte son nom.

En nahuatl, son nom signifie « la dame blanche ». Effectivement, depuis le camp de base, avec un peu d’imagination et de bonne volonté, on peut penser que la crête sommitale prend la forme d’une femme couchée.

Le parc national Iztaccihuatl-Popocatepetl compte plusieurs sentiers de randonnée pédestre accessibles à tous, mais c’est le sommet d’Iztaccihualt lui-même qui attire les alpinistes débutants. Pour favoriser le processus d’acclimatation à la haute altitude, notre petit groupe, guidé par l’agence québécoise Attitude Montagne, entend camper à mi-chemin entre le camp de base et le sommet. Comme il n’y a pas d’eau à cet endroit, nous faisons un aller-retour pour aller y déposer de lourds bidons. Heureusement, le sentier est magnifique, avec une vue impressionnante sur El Popo.

Nous revenons le lendemain avec le reste du matériel pour monter le camp, à plus de 4700 mètres d’altitude. Pour la vue, il faudra repasser : nous sommes littéralement dans les nuages. Le confort n’est pas non plus au rendez-vous, mais ce n’est pas très grave : nous nous couchons rapidement pour être frais et dispos pour un départ à 2 h du matin.

PHOTO MARIE TISON, LA PRESSE

La lumière matinale donne une teinte spectaculaire au sommet de l’Iztaccihuatl.

Dans le froid et la nuit, nous ne sommes pas aussi guillerets qu’on pourrait l’espérer. Le manque d’oxygène fait son œuvre, nous montons avec une lenteur désespérante. Le lever du soleil nous redonne toutefois de l’énergie, le sommet prend des teintes fastueuses. Nous finissons par l’atteindre vers 7 h 30 du matin. D’ici, on peut voir la ville de Puebla dans une vallée, et percevoir Mexico, déjà dans un nuage de smog, dans une autre.

PHOTO MARIE TISON, LA PRESSE

Repos entre deux volcans sur le patio d’une auberge

Jamais un sans… deux !

Qu’est-ce qu’on fait après avoir gravi un majestueux volcan mexicain ? On va en gravir un autre ! L’objectif, c’est le pic d’Orizaba, le plus haut sommet du pays, avec 5636 mètres d’altitude.

Après une longue route (et une journée de repos, quand même !), nous montons nos tentes au camp de base, près du refuge Piedra Grande.

PHOTO MARIE TISON, LA PRESSE

Le sommet enneigé du pic d’Orizaba pointe derrière le camp de base.

Nous passons l’après-midi à nous exercer à nos manœuvres de montagne en vue de la dernière étape de l’ascension, qui se fera sur glacier : encordement, marche en crampon, utilisation du piolet. Mais le camp de base est à 4200 mètres, il n’y a pas de glace. Nous faisons donc les manœuvres sur une pente de sable bien chauffée par le soleil. C’est un peu étrange comme expérience.

Cette fois-ci, pas de demi-mesure, nous allons monter d’une traite jusqu’au sommet. Ce qui nécessite un douloureux départ à minuit, après une très courte nuit de quelques heures.

PHOTO MARIE TISON, LA PRESSE

Des alpinistes admirent le cratère du pic d’Orizaba.

En théorie, nous devrions être acclimatés à l’altitude. En pratique, je cherche mon souffle et je regrette les séances d’entraînement que j’ai négligées ces dernières semaines. La première partie de l’ascension se fait dans le noir, dans un labyrinthe de grands rochers. Mais on aperçoit sur les flancs de la montagne de petits trains de lumière : plusieurs groupes d’alpinistes, munis de lampes frontales, tentent l’ascension.

Arrivés au pied du glacier Jamapa, nous chaussons les crampons et nous nous encordons. Le glacier est raide, il faut le gravir en lacets, alors que le soleil se lève. C’est alors qu’on peut voir l’ombre du pic d’Orizaba, une pyramide parfaite, s’étendre sur la plaine. Le sommet n’est plus loin. Nous y arrivons, épuisés, alors qu’il y règne une petite atmosphère de fiesta mexicaine.

Nous pouvons enfin admirer le paysage. Au loin, on retrouve Iztaccihualt et à côté, El Popo, qui boucane toujours.

Attitude Montagne propose un voyage de 10 jours en petit groupe. Karavaniers offre un séjour de 15 jours, qui laisse un peu plus de place à l’acclimatation.

Consultez le site d’Attitude Montagne Consultez le site des Karavaniers