Immersion hispanophone au Guatemala

(Antigua) Il fait bon, sous le soleil de janvier. Les élèves, bien installés en classe ou dans le jardin, révisent des tableaux de verbes, discutent de leur journée, remplissent un cahier d’exercices. Ils ont un thé ou un café à la main, le sourire aux lèvres. Ils sont ici pour découvrir une langue, un pays, une culture. C’est un endroit où voyage épouse apprentissage.

Antigua est une petite ville piétonne de 60 000 habitants située à moins d’une heure de la capitale, Ciudad de Guatemala. Elle est aussi un centre où se trouvent plusieurs écoles de langue, point de rassemblement pour les voyageurs souhaitant vivre une immersion hispanophone.

Aux commerçants artisanaux se mêlent des bâtiments dont l’architecture témoigne d’un passé colonial. Ici, une femme vend des coupes de fruits. Là, un homme offre aux touristes de les prendre en photo devant la fontaine de la place centrale.

On a beau être ailleurs, ici, j’ai le sentiment d’être chez moi. C’est que chaque jour, j’ai ma petite routine avec les dizaines d’étudiants de tous les horizons qui franchissent la porte de Maximo Nivel.

« L’Amérique latine peut avoir la réputation d’être dangereuse et violente, mais le Guatemala met de l’avant une image marketing de “pays où apprendre l’espagnol” », illustre Hector Navarro, président-directeur général de Maximo Nivel.

Échange culturel

À notre arrivée, le lundi matin, un test de placement permet de nous répartir dans des groupes correspondant à notre niveau. Neuf échelons ont été établis pour s’assurer que tous, qu’ils soient complètement débutants, intermédiaires ou presque fluides, se sentent les bienvenus.

Le programme est personnalisable. L’école offre des cours de groupe – fréquentés par une demi-douzaine d’élèves – allant jusqu’à quatre heures par jour, ainsi qu’à des séances individuelles allant jusqu’à deux heures quotidiennement. En fonction de l’option choisie, le tarif par semaine varie de 70 $ US à 225 $ US. Dès que le séjour dépasse un mois, des rabais sont appliqués aux semaines supplémentaires.

L’ambiance en classe est agréable. L’enseignement se fait à partir des conversations. « Que prévois-tu faire en fin de semaine, Vincent ? Monter une montagne en randonnée ? Eh bien, monter, ce serait subir, en espagnol. Nous allons voir les accords au tableau. »

Le lendemain, nous révisons les différents accords au passé dans le cahier d’exercices. La beauté de la chose, c’est qu’on est investi, motivé. On ne considère pas les tâches confiées pour le lendemain comme des corvées, même si on est en vacances.

Les visiteurs, à 80 % des Nord-Américains, demeurent un peu plus de trois semaines et sont hébergés chez une famille hôte pour vivre une immersion plus intensive, mais il est également possible de séjourner en auberge de jeunesse ou dans des petits hôtels. « Nous recevons 5500 personnes chaque année entre nos trois pays [Guatemala, Costa Rica et Pérou] », précise M. Navarro.

Profiter du pays

Les cours terminés, j’ai salué mes collègues et tutrices leur souhaitant bonne chance pour la suite. Je n’y ai passé qu’une semaine et je constate déjà un progrès, une compréhension plus poussée des accords que je maîtrisais moins bien. Avec quelques semaines supplémentaires, j’aurais peut-être osé me prétendre trilingue.

Mission : découvrir ce que le Guatemala a à offrir. Les options ne manquent pas. Selon les désirs et le temps disponible, il est possible de visiter les attractions principales du pays en deux à trois semaines.

À moins d’une heure d’Antigua, les amateurs de sensations fortes seront servis avec l’ascension du volcan Acatenango. La randonnée de deux jours comprend une nuit au camp de base à même le volcan, une montée au sommet à 3976 mètres et la possibilité d’observer de véritables éruptions de lave durant la nuit – à distance calculée et sûre, évidemment.

À quelques heures à l’ouest se trouve le lac Atitlán. Destination polyvalente, le lac est bordé par plusieurs villages ayant chacun leur propre identité. Panajachel est une bonne porte d’entrée vers le lac, San Pedro est idéal pour les routards et la vie nocturne, San Marcos, pour les retraites de yoga et les intérêts un peu plus hippies, San Juan, pour l’écotourisme, Santiago, pour rencontrer des gens de la culture maya.

Pour se déplacer entre les villages, des bateaux-taxis circulent toute la journée et offrent des passages pour l’équivalent de 5 $ CAN seulement.

Parmi les autres attractions populaires, la réserve naturelle Semuc Champey et Tikal, un lieu archéologique abritant les vestiges de l’ancienne capitale maya. Le pays est également une belle porte d’entrée vers le sud du Mexique ou le Belize, où plusieurs choisissent de poursuivre leur voyage.